Episode 114

Vendredi 10 septembre 1965

Drame sur le quai (3) 

La mort est une chose difficile à accepter pour un homme. Et ce soir, pour Rodney Harrington, elle est incompréhensible. Il s’est battu avec Joe Chernak sur le quai. Joe est tombé. Joe est mort. La mort de Joe va affecter la vie de chacun des habitants de Peyton Place. Elle en a déjà touché une. Rodney Harrington n’a pas donné son nom quand il a appelé l’hôpital pour une ambulance. Mais Betty a reconnu sa voix et la peur qu’elle reflétait.

Rodney regarde l’imposante statue de Samuel Peyton 1845-1912


Au manoir, Anna Chernak est félicitée pour l’excellent dîner qu’elle a préparé. L’employée propose à Betty de reprendre une part de gâteau. Elle se laisse tenter. Steven remercie Anna d’avoir réussi à décrocher un sourire à Betty.

David, l’ayant entendu, lui demande si tout va bien. Betty lui assure que tout va bien. Steven, quant à lui, félicite David pour cette soirée réussie. David lui dit qu’il doit ce succès à sa femme.

Norman et Allison reviennent avec Kim. Voyant la fillette pétrifiée par la peur, Doris demande ce qui s’est passé. Allison lui dit qu’ils étaient à la bibliothèque avec mademoiselle Hunt, et Kim s’est enfuie du bâtiment. 

Doris est fâchée après Allison. Norman prend sa défense et dit que ce n’était pas sa faute. Ils l’ont retrouvé sur le quai. Doris ne comprend pas pourquoi la fillette est tellement bouleversée. 

Norman emmène Kim dans sa chambre. Allison les suit. Doris veut les rejoindre, mais David l’en empêche. 

— Est-ce que je suis supposée laisser Allison la calmer et la réconforter ? dit Doris, étreinte par l’émotion.

— C’est ce que je ferais à ta place. 


Le Dr Rossi arrive sur le quai et parle avec le sergent Edward Goddard. L’officier essaie de questionner Rita. Il lui demande quand elle a vu Joe pour la dernière fois. 

Elle lui répond qu’elle ne l’a pas vu depuis environ deux semaines (ce qui est faux). Il l’interroge aussi sur sa bande d’amis, et si elle les a vus. 

Rita dit qu’elle n’a plus de contact avec eux. Michael entre dans la taverne et réconforte Rita.

À l’arrière de la taverne, le médecin va s’entretenir avec le sergent Goddard et Stella Chernak. 

Stella est en état de choc 

— Allez-vous-en, je n’ai pas besoin de docteur. 

Elle raconte que Joe est venu la voir cet après-midi et qu’elle ne lui a pas prêté attention. Le médecin la regarde en compatissant. 

— Ce n’est pas votre faute. Vous n’avez pas à vous blâmer pour ce qui est arrivé. 

Ada se rend dans le coin cuisine de l’appartement à l’arrière de la taverne et se sert une tasse de café quand Rita entre. La jeune fille passe un coup d’eau du robinet sur son visage. 

Elle avoue à sa mère que Joe est venu ici aujourd’hui, et qu’elle ne l’a pas dit à la police. Ada est stupéfaite. 

— Ce que tu as fait est idiot. Pourquoi as-tu menti ?

— J’avais peur.

— Tu ne dois jamais mentir à la police. Jamais ! Tôt ou tard, ils découvriront la vérité.

Rita veut aller voir Norman, mais Ada l’en empêche. Avec ce qui vient de se passer, il ne vaut mieux pas qu’elle n’ait de contact avec les Harrington.

Un client hurle en réclamant Ada. Elle dit à Rita de ne pas s’inquiéter, puis va servir le client. Rita en profite pour s’en aller, faisant fi des conseils de sa mère.


Au manoir, Doris dit à David qu’elle a appelé le Dr Rossi. Pour qu’il vienne examiner Kim. David lui dit qu’elle a bien fait.  

Allison s’occupe de Kim dans sa chambre lorsque Betty entre. Betty lui demande ce qui s’est passé. Allison dit qu’elle et Norman ont trouvé la petite fille près du quai. 

Betty est étonnée qu’Allison fût avec Norman. D’habitude, elle est avec Rodney.

À l’évocation du nom de Rodney, Kim prend peur et se réfugie dans les bras d’Allison, ce qui étonne les deux jeunes femmes. 

Betty dit qu’elle ferait mieux de retourner à la petite fête. Elle est inquiète et pense à Rodney et au coup de fil. Cette soirée semble l’angoisser.


Au cours de la soirée, Steven demande à David s’il peut lui parler en tête à tête. Il lui demande comment s’est passé son voyage à Boston. L’avocat Dowell les rejoint. Steven lui suggère le scénario suivant : 

— Laissez couler la fabrique et récupérez les impôts des pertes. 

Dowell lui dit que ce serait éthiquement immoral. Steven les laisse pour aller parler à un autre invité. 

Theodore Dowell dit à David qu’il a déjà rencontré Hannah Cord, qu’elle est redoutable et influente. Andrea rejoint son mari et David pour annoncer à l’avocat que Doris est d’accord pour travailler en tant que bénévole à l’hôpital.

Le Dr Rossi revient au manoir pour annoncer à Anna que son fils vient de mourir. Anna blêmit à cette nouvelle. « Oh… non ! ». Elle laisse tomber le plat qu’elle portait.

Tous les invités la regardent, et il y a comme une indécence, car personne ne réagit devant le malheur de cette femme.


Rodney marche jusqu’au Clarion et entre. Il appelle : 

— Monsieur Swain ? Monsieur Swain, vous êtes ici ? 

Eli arrive et dit à Rodney que Matthew est probablement à New York à l’heure qu’il est. De là-bas, il prendra un vol pour l’Inde. Il demande s’il peut aider le jeune homme. 

Rodney ne peut pas lui parler. Eli lui demande s’il y a des chances pour que le père de Rodney, Leslie, revienne un jour à Peyton Place. 

— Je ne sais pas, monsieur Carson. Je ne pense pas. 

Rodney est pressé de quitter le Clarion. Eli essaie de l’arrêter, car il a le sentiment que le jeune homme est choqué.

Rodney quitte finalement le Clarion et se rend dans son appartement. Le téléphone se met à sonner, mais il ne répond pas. Il est tétanisé par la peur.  


Episode 113

Jeudi 09 septembre 1965

Drame sur le quai (2) 

Pour une enfant malentendante comme Kim Schuster, la vue de la violence peut provoquer un état de choc. Ayant maintenant fui Allison, elle se retrouve avec Rodney Harrington et Joe Chernak qui se querellent sur le quai, et devient ainsi le témoin oculaire d’une tragédie.

La nuit sur le quai. Deux hommes sortent de la Taverne. Joe et Rodney commencent à se battre.


Joe et Rodney continuent à se battre. Joe heurte sa tête contre le sol. Il se relève, fait quelques pas, puis s’écroule. Kim voit toute la scène. Elle se sauve. 

Rodney court jusqu’à la cabine téléphonique la plus proche, près de la pension de famille de madame Hewitt, met de la monnaie dans la fente du téléphone et appelle l’hôpital. 

C’est Betty qui répond. Rodney lui demande d’envoyer une ambulance sur le quai. Betty reconnaît la voix de Rodney et demande si c’est lui. Rodney ne répond pas à la question et se contente de lui dire à nouveau d’envoyer une ambulance avant de raccrocher.

Puis il retourne auprès de Joe. Il le secoue : 

— Joe… Joe… Joe… 

Entendant des pêcheurs arriver, il s’enfuit, ne sachant que faire d’autre. Immédiatement après, deux pêcheurs ivres découvrent le corps de Joe. Pensant qu’il s’agit d’un homme ivre qui est couché, l’un d’eux lui donne un coup de pied. Mais l’autre se rend compte de la situation. 

— Appelle la police, dit-il. Il y a un homme mort sur le quai.


À l’hôpital, Betty est l’infirmière de garde à la réception. Le téléphone sonne et Betty, encore sous le choc de l’appel de tout à l’heure, hésite à décrocher. Steven Cord arrive au même moment. 

— Vous feriez mieux de vous dépêcher, dit-il. Nous allons être en retard. 

Au téléphone, Betty parle avec une certaine madame Krueger. Elle passe l’appel à un médecin. Une autre infirmière arrive pour prendre la relève de Betty. 

— Dépêchez-vous, Cendrillon, sourit Steven.


Norman et Allison vont à bord d’un bateau. Ils cherchent toujours Kim. Ils se rendent sur le quai. Allison secoue la tête, désespérée : 

— Nous avons regardé vraiment partout. Elle doit être ici. 

Ils entendent les sirènes de l’ambulance. C’est Norman qui finalement trouve Kim, sanglotant dans un coin du quai. 

Norman appelle Allison. Ensemble, ils essaient de consoler Kim. Allison voit que la fillette est bouleversée. Elle décide de la ramener à la maison.


Elliot et Constance arrivent au manoir des Schuster pour le fameux dîner. Les salutations sont faites. Doris félicite Elliot pour son nouveau poste de rédacteur en chef au Clarion. Puis elle s’émerveille devant l’écharpe de Constance et lui demande si elle l’a achetée à Boston. Constance répond à contrecœur qu’elle l’a eu à Peyton Place. 

— Vraiment ? dit Doris avec une emphase qui n’appartient qu’à elle. Puis elle lui dit qu’elle aimerait bien déjeuner une fois en tête à tête avec elle. 

— Allez-vous continuer à travailler maintenant qu’Elliot a ce nouveau travail au journal ?

Constance lui répond qu’elle n’a pris encore aucune décision à ce sujet. Doris espère que ce dîner mettra leur mari respectif sur la même longueur d’onde. 

David et Elliot parlent ensemble. David l’informe que l’automatisation ne va pas mettre tous les ouvriers de la fabrique à la rue. 

Le Dr Rossi, Theodore et Andrea Dowell, Elliot, Constance et d’autres invités s’apprêtent à prendre place autour de la table.


À la Taverne d’Ada Jacks, un couple danse près du comptoir. Stella s’assied au comptoir. Elle a l’air morose. Un homme se renseigne auprès d’Ada pour savoir si Stella attend quelqu’un. Le juke-box joue la chanson « Don’t get around much anymore ». On peut entendre la sirène de la police tout près d’ici. 

La police se rend à l’endroit où Joe a été retrouvé mort. 

Rita entre dans la Taverne et demande à sa mère ce qui est arrivé. Ada pense que quelqu’un a dû être blessé. Elle va voir et découvre le cadavre de Joe autour des policiers. Rita la suit. Ada saisit Rita par le bras et rentre à la taverne. 

Elle demande à Rita de rester dans l’arrière-boutique puis va voir Stella et l’informe de la mort de son frère. Stella se précipite à l’extérieur, suivi par Ada, et se fraye un chemin jusqu’au corps de Joe. La police veut l’empêcher d’approcher, mais Ada leur dit que Stella est la sœur de Joe. Joe est transporté sur un brancard dans une ambulance. Ada et Rita (qui n’a pas écouté sa mère et est restée là) retournent à la taverne.


Pendant ce temps, au manoir, Michael s’entretient avec Anna Chernak, la servante des Schuster. 

— Pourquoi, à chaque fois que l’on se rencontre, il faut que vous me serviez de la nourriture ? plaisante-t-il. 

Il la félicite une nouvelle fois pour le repas qu’il a mangé chez les Chernak.


Steven conduit sa voiture, Betty à son côté. Elle est contrariée à cause de l’appel qu’elle a reçu à l’hôpital. Elle pense avoir reconnu la voix de Rodney. 

Steven plaisante avec la jeune fille. Il lui pose une « devinette ». 

— Il marche comme un homme, parle comme un homme, est un homme, mais ressemble à un fantôme. Je vais vous donner un autre indice : son fantôme est assis ici, entre nous. 

Steven veut parler de Rodney. Il pense que Betty est toujours amoureuse de lui et que ça l’empêche de s’épanouir à ses côtés. Betty se fâche.


De retour à la Taverne, Ada donne un verre à Stella. Elle est en état de choc et répète qu’elle ne ressent rien. Ada ne la croit pas. 

— Tu es coriace, mais je sais que tu es vulnérable de l’intérieur. Stella, parle-moi.

Ada dit que la police va venir les interroger. 

— J’ai besoin que tu me parles de ton frère. Est-ce que Joe devait voir quelqu’un ce soir ?

— Pourquoi cette question ? Qu’est-ce que tu as à l’esprit ?

— Je ne sais pas.

— Réponds-moi ! crie Stella.

Ada a peur que ce qui s’est passé ce soir puisse entraîner des conséquences pour Rita. 

— Je sais qu’il était très en colère quand il a quitté la maison. Je ne sais pas où il comptait aller. Je ne sais pas qui blâmer. Pas moi, en tout cas. Il voulait me mettre tous ses problèmes sur mon dos, mais il avait tort. C’était un type pourri, Ada. Un menteur, un escroc, je suis contente que Rita se soit éloignée de lui.

Stella se met à pleurer en répétant le nom de son frère. 

Ada va voir Rita à l’arrière-boutique et lui demande d’appeler le Dr Rossi pour de lui dire que Stella va très mal.

Au manoir, Anna répond au téléphone. Elle appelle le Dr Rossi, et lui tend le combiné. Il dit à son interlocuteur qu’il arrive tout de suite. Il va voir Doris et lui dit qu’on a besoin de lui. Il dit au revoir à l’assemblée et s’en va. 

Steven et Betty arrivent à ce même moment. Steven présente Betty à Doris Schuster.


Au square, Rodney se tient debout devant l’imposante statue de Samuel Peyton (1945-1912), dont on voit le sévère visage pour la première fois en gros plan. 


Episode 112

Mardi 07 septembre 1965

Drame sur le quai (1)

Faire face à la réalité est le problème du jeune Joe Chernak. Il est aux prises avec le fait que son ancienne petite amie, Rita Jacks, l’a définitivement repoussé. Et la pilule est plutôt dure à avaler.

Joe Chernak marche sur le quai en direction de sa maison.


Joe entre chez lui et discute avec Stella. Sa sœur l’informe que Rodney est venu le voir et a parlé avec elle. Rodney le cherche parce que Joe a battu Norman et qu’il doit se mettre dans la tête que Rita Jacks n’est plus sa petite amie. Elle s’aperçoit que son frère s’est creusé un trou d’embêtement très profond. 

Joe parle de son père et de ses problèmes de santé. Stella lui dit que Gus n’est pas son problème. 

Joe se dispute avec sa sœur. Il lui fait des reproches. Il a toujours eu de mauvaises notes à l’école et ses professeurs n’arrêtaient pas de lui faire remarquer à quel point sa sœur était intelligente. Joe se demande quand il aura un jour de la chance dans sa vie. 

Elle lui répond que les ennuis qu’il a, c’est lui qui les a créés. Elle lui rappelle qu’il a quitté l’école très tôt et qu’il a déjà volé une voiture.

Joe demande à sa sœur de le laisser tranquille. Stella s’aperçoit que les problèmes de son frère sont toujours les mêmes depuis qu’elle est revenue à la maison.

Plus tard, Stella se rend à la taverne pour parler avec Ada. Ada l’accueille à bras ouverts : 

— C’est bon de te revoir. 

Elle et Stella ont toujours été bonnes amies. Ada lui demande ce qu’elle ressent d’être revenue à Peyton Place. Stella ne s’épanche pas sur le sujet. Elle lui apprend qu’elle a fait des études de préparatrice en pharmacie. 

Elle est venue ici pour prendre un verre avec sa vieille amie. Elles s’installent à une table. Ada lui parle de sa fille Rita. Elle ressemble à Stella dans le sens où elle est volontaire et sait ce qu’elle veut dans la vie. Reprendre ses études est courageux. 

— Je pense que tu es courant… 

— Au courant de quoi ?

— Rita et Joe sont sortis ensemble. Aujourd’hui, il la harcèle parce qu’il ne veut pas se rendre à l’évidence. Écoute, je n’ai rien contre ton frère, mais il doit se faire une raison. Rita est passée à autre chose. 

— Je ne veux pas parler de ça, dit Stella. 

Elle se lève et va mettre une pièce dans le juke-box. Ada la suit. 

— Tu dois raisonner ton frère. Quelqu’un doit dire à Joe qu’il est sur la mauvaise pente. 

— Ce sont des histoires de gamins, plaide Stella. Je suis juste venue ici prendre un verre. 

Voyant qu’elle n’arrivera pas à convaincre Stella, Ada retourne derrière le comptoir. 


Dans le labo de l’hôpital, le Dr Rossi se rase tandis que Betty entre pour lui parler de la soirée des Schuster. Ça va lui faire bizarre de revenir dans cette maison

Elle est sortie seulement deux fois avec Steven, mais elle a le sentiment de le connaître depuis toujours. Michael lui dit que c’est bon signe.


Au manoir des Schuster, Doris arrange des fleurs, tandis que Kim s’assied sur l’escalier principal et l’observe. 

David entre et se précipite vers Doris en l’étreignant et l’embrassant. Elle enlève son chapeau. 

Il se dirige vers l’escalier et s’assied à côté de Kim. Elle l’étreint et l’embrasse. Puis elle lui donne une fleur. 

David demande à son épouse s’il a le temps de prendre un verre avant d’aller se préparer. Doris emmène David dans la salle à manger pour lui demander comment ça s’est passé à Boston. Il dit qu’il s’est rendu à la clinique, mais qu’il est tombé sur un obstacle en la personne d’Hannah Cord. Doris lui dit que c’était peut-être un avertissement.

Allison arrive afin de garder Kim pour la soirée. Kim se précipite vers elle et l’étreint. 

Allison emmène Kim à la bibliothèque. Mademoiselle Hunt, la bibliothécaire, saisit un livre et se dirige vers Kim. Elle essaie de faire parler la fillette. Allison lui dit que Kim n’aime pas beaucoup parler. 

Pendant que l’employée va chercher quelques livres, Allison divertit Kim, qui s’amuse beaucoup. Norman entre dans l’enceinte et joue avec la fillette. Mais Kim n’est pas réceptive et accueille Norman avec indifférence. 

Mademoiselle Hunt revient avec une pile de livres dans la main et les deux filles vont s’installer à une table. Mademoiselle Hunt demande à Norman s’il cherche Rita. Norman ne répond pas et s’assied  avec Allison et Kim. 

Norman et Kim se regardent en chiens de faïence. 

— OK, gamine, finit par dire Norman. J’ai des problèmes, tu as des problèmes. Si tu arrêtes de me fixer, j’arrête de te fixer. 

Allison réprimande Norman pour son manque de tact. 

— Allison, je suis juste venu ici pour te dire au revoir. Je quitte Peyton Place pour de bon. 

Il s’apprête à quitter la bibliothèque sans autre explication. Allison demande à mademoiselle Hunt de surveiller Kim et part rattraper Norman dans le couloir. Elle lui demande où il compte aller. Il lui répond qu’il va au Canada pour travailler dans l’industrie forestière. 

Allison traite Norman d’égoïste parce qu’il préfère fuir plutôt qu’affronter la réalité. 

Dans la salle de lecture, la bibliothécaire sert de modèle pour un dessin de Kim. Une fois terminée, la fillette lui montre son œuvre, qui s’avère peu flatteur pour mademoiselle Hunt. 

Puis Kim s’enfuit pendant que la bibliothécaire s’interroge sur son portrait. 

Dans le couloir, Norman dit à Allison que partir n’est pas un caprice, mais une nécessité. Il a déjà fait ses bagages. Devant une telle détermination, Allison comprend qu’elle ne pourra pas le faire changer d’avis. Elle lui demande de prendre soin de lui. 

Affolée, la bibliothécaire prévient Allison que Kim s’est enfuie. En compagnie de Norman, elles recherchent la fillette. Mais en vain. Elle n’est plus là.


Le soir à la taverne. Deux hommes quittent l’établissement, tandis que l’on voit Rodney marcher sur le quai. Il passe devant la taverne, à la recherche de Joe Chernak. 

Le jeune voyou est juste en face de la taverne, sur un bateau amarré. Il jette une poulie sur Rodney, qui est bousculé. 

Rodney dit à Joe qu’ils vont aller voir Norman immédiatement pour régler le conflit une bonne fois pour toutes et lui dire la vérité sur Rita et lui. Joe ne l’entend pas de cette oreille et pousse Rodney contre la porte de la cabine du bateau. Par la violence du choc, la porte s’ouvre. Kim est à l’intérieur, effrayée. Rodney ne la voit pas. 

Les deux hommes se battent. Depuis la cabine, Kim assiste à la bagarre. Joe lance une cage à homard que Rodney évite. Rodney le frappe à plusieurs reprises. Joe saisit une gaffe (crochet pour attraper les gros poissons) et veut s’en servir contre Rodney. Il veut le frapper avec, et de nouveau Rodney esquive le coup. Joe essaie ensuite de l’étrangler avec, mais Rodney parvient à lui prendre la gaffe. 

Désormais sans arme, Joe se sent acculé et recule. Rodney tient le crochet dans la main et le jette à terre, disant qu’il n’en a pas besoin. 

En reculant, Joe tombe du ponton et se heurte violemment la tête. Rodney s’approche et lui demande s’il besoin d’aide. Joe le regarde d’un air de défi et se relève. 

Rodney se tourne et s’apprête à partir. Joe, de son côté, remonte sur le bord du quai et suit son ennemi. Rodney se retourne et les deux hommes se font face. Joe balbutie :

— Je vais…

Il n’a pas le temps de terminer sa phrase. Il s’effondre. Rodney s’approche de lui et constate qu’il est évanoui. La caméra nous montre alors Kim, qui était présente et qui a vu toute la scène. 


Episode 111

Vendredi 03 septembre 1965

Au revoir, Matthew 

Pour Joe Chernak, c’est un jour comme les autres, vide et sans ambition. Pour Rodney Harrington, c’est un jour particulier. Le jour de l’ultimatum. Et Joe le sait. Il sait que Rodney est déterminé à arrêter celui qui se met entre le bonheur de Norman et Rita. Être « le gardien de son frère » n’est pas un rôle qui convient à Rodney. Mais la bagarre sauvage qui a opposé Joe à Norman le décide à prendre une ultime décision. Celle d’aller trouver Joe Chernak et de faire cesser le tourment qu’il a causé. Tous les efforts de Joe pour reconquérir Rita ont été voués à l’échec. Et ces refus deviennent un fardeau pénible pour Rodney.

Le quai. Les bateaux. Joe Chernak se promène sur le quai. Rodney marche le long des arcades du Shoreline, plus bas. Il passe devant la pension de madame Hewitt, « La soupe au poisson » et la Taverne d’Ada Jacks pour se retrouver devant la maison des Chernak.


Rodney frappe à la porte des Chernak. Stella lui répond. Il demande à voir Joe et elle lui répond qu’il est sorti. 

Rodney lui demande si elle sait quand il va revenir. Elle secoue la tête en signe de négation. Stella se présente et l’invite à entrer. Elle demande si Joe a des ennuis. Rodney lui parle des problèmes que son frère cause au sien. Stella lui répond froidement qu’elle n’est pas la gardienne de son frère.

Le Dr Rossi apparaît, vêtu d’un costume avec un gilet. C’est la seconde visite de Michael chez les Chernak. 

Rodney échange quelques bons mots avec le médecin puis s’en va. Stella dit à Michael que Gus, son père, n’est pas ici. La jeune femme semble toujours être sur la défensive. 

— Si vous enlevez vos gants de boxe juste un moment, lui dit Michael, je pourrai vous expliquer que cette visite n’est pas tout à fait d’ordre professionnel. 

Il est venu s’excuser d’être parti trop précipitamment la dernière fois. Stella se radoucit. Ils se sourient mutuellement. Elle l’invite à rester pour le déjeuner. Ils ont une nouvelle fois du pirojki. Il doit refuser, car il est attendu à l’hôpital. 

— Une prochaine fois. Nous pourrions nous rencontrer dans un endroit plus neutre, dit-il. 

Il lui dit au revoir et s’en va.


Le révérend Jerry Bedford rencontre Betty au square. Ils marchent ensemble vers l’auberge du Colonial Post. 

Il a dit qu’il avait appelé chez elle une bonne demi-douzaine de fois, mais qu’elle n’était jamais à la maison. Elle lui répond que sa mère lui a bien laissé les messages. 

Il la complimente sur son goût vestimentaire. Elle porte une robe bleue. Betty explique à Jerry qu’elle est de sortie ce soir avec Steven. Jerry connaît Steven, car ils ont grandi ensemble à Peyton Place. 

Il lui demande ensuite des nouvelles de sa mère Julie. Avant de la quitter, il lui demande s’il peut à nouveau l’appeler. Betty est évasive et ne répond pas.


À la librairie, Matthew discute avec Elliot et Constance. Cette dernière voudrait organiser une petite fête entre amis pour le départ de Matthew. Ce dernier lui dit qu’il voudrait quitter la ville sans frasques. Pour plaisanter, Elliot lui répond que seule une fanfare suffit pour lui souhaiter un bon voyage.

Allison arrive et embrasse son oncle Matt. Elle est très triste de son imminent départ. 

— Je sais que c’est égoïste de ma part, je devrais être heureuse pour toi. C’est que tu vas me manquer. Tu as toujours fait partie de ma vie. Tu as toujours été là pour moi. 

— Il y a ton père qui est là pour toi, maintenant. 

Allison lui répond qu’entre elle et son père, il y a toujours des conflits. Elle évoque notamment le fameux édito contre Schuster. 

— À chaque fois qu’on discute, on se dispute. 

— Ce sont des discussions constructives. 

— Oncle Matt, je peux te poser une question ?

— Bien sûr. 

— Est-ce que tu pars parce que tu estimes que plus personne n’a besoin de toi ?

— Je vais te dire pourquoi je pars. Je pars parce que je n’ai plus personne avec qui me disputer. 

Allison dit à Matthew qu’elle lui offre tout son amour. Ému, Matthew étreint sa nièce.

Il s’agit de la dernière scène de Warner Anderson. L’acteur restera cependant fidèle à la série en continuant à être le narrateur jusqu’au dernier épisode.


Joe Chernak se dirige vers la porte arrière de la Taverne d’Ada Jacks. Il contourne le porche, comme s’il cherchait quelqu’un. Il frappe légèrement à la porte et Rita ouvre. 

En voyant Joe, elle essaie de refermer rapidement la porte, mais il force l’entrée. Il entre dans la Taverne et regarde autour. 

— Joe, que veux-tu ? demande Rita d’une voix affaiblie par la peur. 

Joe la force à s’asseoir sur une chaise. Il supplie Rita d’être à nouveau sa petite amie. Elle refuse. Il lui dit qu’il se soucie d’elle. 

— Va-t’en !, hurle-t-elle. 

Dans un accès de rage, il force Rita à l’embrasser. Il l’embrasse à nouveau et s’en va, laissant Rita en pleurs.


Norman se promène près du magasin maritime et s’arrête en face de la librairie tandis qu’Allison ferme la boutique. Ils marchent ensemble en direction du Colonial. 

— J’ai entendu dire que le pique-nique de fruits de mer était grandiose, lui dit Norman.   

— Tu nous as manqués, répond Allison. 

Elle l’invite à aller avec elle et Kim à la soirée. Norman a une meilleure idée et invite Allison et Kim au cirque de White River. 

Allison sourit. 

— Allons déjà à la bibliothèque. Nous verrons ce que nous ferons plus tard. 


Dans la chambre à coucher des Carson, Elliot ajuste sa cravate et se prépare pour le dîner des Schuster. 

Le téléphone sonne et Constance répond. L’opératrice lui dit qu’ils ont un appel longue distance. C’est Leslie Harrington, qui appelle depuis Rome, pour demander des nouvelles de Rodney et Allison. 

Rodney lui a en effet écrit qu’il sortait avec Allison, mais il est resté très vague à ce sujet. Il voudrait en savoir plus. 

Constance lui répond qu’ils n’ont pas beaucoup vu Rodney ces derniers temps. Leslie lui dit qu’elle est aussi vague que Rodney. 

Il la félicite pour son mariage avec Elliot et demande à parler à son mari. Elliot profite de cette opportunité pour lui dire que Matthew Swain va s’absenter du Clarion et qu’il va être le nouveau rédacteur en chef du journal. 

Leslie lui dit qu’il va bientôt se rendre en Grèce. Elliot lui demande pourquoi il appelle. Leslie lui dit qu’il voulait savoir quel temps il faisait à Peyton Place. La conversation s’achève. Constance trouve bizarre que Leslie appelle uniquement pour connaître le temps qu’il fait.


Episode 110

Jeudi 2 septembre 1965

Voyage infructueux 

Rodney Harrington salue cette nouvelle matinée avec amertume et déception. Le conflit entre son frère Norman et Joe Chernak a basculé dans la violence. Mais ni la défaite de Norman ni l’inquiétude de Rodney ne mettront  fin à ce cauchemar.

Un bateau amarré sur le dock. Les mouettes qui tournoient dans le ciel. Le quai. Le square.


Eli est assis au comptoir du  drugstore et discute avec Rita. Il lui raconte qu’il y a trente ans, un gigantesque pique-nique de fruits de mer a eu lieu à Peyton Place. Rita ne semble guère passionnée par cette histoire. 

Rodney entre. Eli lui demande s’il veut une tasse de café. Rodney secoue la tête. Il est en retard pour son travail. Mais il voulait parler à Rita avant. Eli s’en va. 

Rod dit à la jeune fille que son frère est étendu dans le lit de son appartement avec un œil au beurre noir et il veut savoir pourquoi. 

Rita lui répond que c’est toujours la même histoire : ils sont bien ensemble… et Joe Chernak refait surface. Rita lui dit que tout ira bien désormais.


Doris Schuster entre dans la librairie et salue Allison. Elle se présente à Constance et trouve ridicule d’avoir attendu aussi longtemps pour faire sa connaissance. 

Allison demande des nouvelles de Kim. Doris est très sympathique avec Allison. Elle est aussi ravie que Constance ait accepté son invitation à dîner, en dépit du fait que cette invitation était tardive. Elle espère qu’Elliot et David pourront mettre leurs différends de côté.

La seconde raison de sa venue est pour demander à Allison de garder Kim ce soir. Doris demande à Constance de persuader Allison de dire oui. 

Constance lui répond que seule Allison peut prendre la décision. La jeune fille lui dit qu’elle va y penser et qu’elle pourrait éventuellement accepter. Au moins, ça lui donnera l’occasion de revoir Kim. Doris salue les deux femmes et s’en va. 

Constance dit à Allison qu’elle ne devrait pas accepter de garder Kim. Allison trouve gonflé de la part de sa mère de lui dire ça, alors que ses parents ont accepté une invitation à dîner. 

Constance lui explique la raison pour laquelle elle a accepté l’invitation à dîner. C’est parce qu’en tant que nouveau rédacteur en chef du Clarion, Elliot se doit de connaître les gens qui participent activement à cette ville. 


Elliot et Matthew traversent le square. Matthew lui dit que Peyton Place est une petite ville. En tant que nouveau rédacteur en chef, Elliot devra souvent aller sur le terrain. Le temps passé au bureau sera du temps gaspillé. Il devra aller deux fois par semaine au bureau du maire. Mai aussi au conseil municipal, à la chambre du commerce, à l’hôpital, la patrouille des autoroutes. Matthew lui dit qu’il a une liste complète de contact à son bureau. 

Ils s’assoient sur un banc pour parler. Elliot se remémore le premier jour où il est revenu à Peyton Place après avoir été libéré de prison. Il se souvient qu’il avait vu George Anderson assis au kiosque à musique et qu’ils avaient parlé de Peyton Place. George lui avait dit qu’il devrait creuser son trou s’il veut rester ici. C’est exactement ce qu’il fait. 


Le Dr Rossi se trouve dans le bureau du Dr Morton et lui parle des 10.000 dollars alloués par Kenneth Markham pour l’hôpital. 

Michael tend le chèque à Morton en disant qu’il veut que cet argent soit consacré à la recherche. 

Morton remarque que le Dr Markham a laissé une forte impression à Michael. Rossi lui dit que Vincent va probablement mourir au Pérou. Morton lui répond que son gendre est un homme courageux. 

Michael lui fait remarquer qu’il y a des montagnes au Pérou, mais pas à Peyton Place. Morton soutiendra Michael s’il décide d’investir l’argent dans les recherches. Rossi quitte son bureau en le remerciant.


Doris Schuster dépose des paquets par la fenêtre à l’intérieur de sa voiture, garée en face de la boutique « Les Femmes ». Elle se rend au drugstore et demande à Julie Anderson, qui est assise au comptoir, si elle peut se joindre à elle. 

Doris se plaint, car la camionnette de son boucher est tombée en panne et qu’il n’a pas pu lui livrer la viande qu’elle lui a commandée. 

Doris lui fait savoir que David dit d’elle qu’elle est une excellente secrétaire et une aide considérable pour la fabrique. 

— À votre avis, quelle sera la réaction de Martin Peyton au plan de David pour la fabrique ? s’enquiert la mère de Kim à Julie. 

Cette dernière lui répond qu’elle ne peut pas deviner. Doris fait encore quelques compliments préfabriqués à Julie avant de partir.


À la réception de la clinique spécialisée de Boston, David demande à voir Martin Peyton. L’infirmière de service pointe son doigt vers le salon privé de monsieur. Peyton. Il y entre. 

En fait de chambre, c’est un véritable duplex que possède le riche homme d’affaires. Hannah Cord descend les escaliers et le rejoint. Elle lui offre une tasse de café et lui dit que Peyton ne reçoit aucun visiteur aujourd’hui. 

— Je ne suis pas un visiteur, lui répond-il. J’ai un rendez-vous. 

Hannah en profite pour se présenter en lui disant que Steven Cord est son fils et qu’elle est la gouvernante de Martin Peyton depuis de très nombreuses années. 

David demande à voir le médecin de Peyton. Hannah lui dit qu’il s’agit du docteur Rollins et qu’il peut être joint à l’aile 173. 

— Puis-je laisser un message de votre part à monsieur Peyton ? dit-elle d’une voix mécanique. 

David lui répond que tout message serait inadéquat. Il a un rapport très important à lui remettre et aurait voulu le lui donner en main propre. Hannah suggère de l’envoyer par la poste. 

David riposte en disant que s’il avait voulu envoyer le rapport par courrier, il n’aurait pas fait le déplacement jusqu’à Boston.


Steven se rend au bureau de Julie à la fabrique et discute avec elle. Il lui donne quelques papiers pour Schuster. Elle lui demande s’il sait ce qui s’est passé à Boston entre David et Peyton. 

Steven avoue qu’il n’est au courant de rien. Il parle de Betty et lui demande si elle préfère qu’ils cessent de se voir.  Car il a bien senti l’aversion qu’elle a à son égard. 

— Rodney Harrington était-il meilleur gendre ?

La phrase de Steven fait l’effet d’une bombe et Julie le fusille du regard, au point que Steven s’en va sans rien ajouter. Il n’a pas marqué de points auprès de Julie, c’est certain. 

L’avocat arrive sur les docks de la fabrique Peyton, portant un attaché-case à la main. Il rencontre Rodney et lui dit que Schuster donne un dîner ce soir et qu’il a invité Betty à se joindre à lui. 

Rodney s’en fiche. À vrai dire, il est préoccupé par autre chose. Il se dirige vers un ouvrier du dock, Don, et lui demande s’il sait où habitent les Chernak. L’homme lui apprend que leur maison se trouve sur Collins Street, près du quai. 


Episode 109

Mardi 31 août 1965

Meurtrissures  

La romance de Rita Jacks et de Norman Harrington s’est achevée sur une note de jalousie et de suspicion. Rita craint l’ultime résultat de cette jalousie.

Le quai, près de la taverne. Norman, debout, passe sous un filet à poissons. Et se dirige vers Rita. Pensive, elle est accoudée à un des poteaux du porche, à l’arrière de la taverne.


Norman dit à Rita qu’il veut lui parler. Rita lui répond qu’elle ne supportera pas une nouvelle dispute et se demande ce que doivent penser Rodney et Allison qui les ont attendus pour pique-niquer sur la plage. 

Norman s’approche de Rita et l’embrasse. 

— Qu’est-ce qui t’est passé par la tête ?  lui demande-t-elle. 

— Comment un visage comme le tien peut-il être aussi beau ? lui répond Norman. 

Rita lui explique calmement qu’elle n’a pas voulu ce qui s’est passé entre elle et Joe dans l’entrepôt. Il appartient maintenant à Norman de croire ou non Rita.

Norman retourne à son appartement et enlève ses chaussures. Rodney est déjà couché. Il demande à Norman pourquoi il n’est pas venu au pique-nique de fruits de mer. 

Norman ne veut pas que Rodney allume la pièce. Cependant, Rodney le fait. Norman, couché, pose un oreiller sur son visage pour que Rodney ne voie pas ses blessures. Mais trop tard, car Rodney voit les bleus. 

Il se lève et le rejoint en lui demandant ce qui est arrivé.  Norman se recroqueville sur lui-même et lui demande d’éteindre la  lumière. 

Rodney veut savoir pourquoi Norman a le visage tuméfié.  Norman veut juste qu’il ferme la lumière. Il le lui répète trois fois avant qu’il prenne son oreiller et le jette sur la lampe qui tombe et, forcément, s’éteint. 

Dans la pénombre de la pièce, Rodney retourne se coucher, sachant qu’il n’obtiendra pas de réponse. 


À l’hôpital, Michael parle avec Pete, un de ses patients. Claire arrive et dit à Rossi qu’elle a décidé de retourner au Pérou avec Vincent. 

Michael la félicite pour cette initiative. Vincent arrive à son tour et embrasse sa femme. 

Il demande à Michael s’il a vu Kenneth. Le médecin l’a effectivement vu hier et Kenneth lui a d’ailleurs remis un généreux chèque de 10.000 dollars pour l’hôpital (une somme très importante en 1965).


David, Doris et Kim prennent le petit déjeuner au manoir. David s’apprête à partir pour Boston afin d’aller voir Martin Peyton, et Doris lui demande quand il compte rentrer. Il lui répond que tout va dépendre du trafic. 

La sonnette de l’entrée retentit et Doris fait entrer la nouvelle baby-sitter de Kim, Sheri Howard. 

Doris dit à David que Sheri va passer la journée avec elle. Sheri parle très lentement à Kim. Elle fait quelques boulettes, disant notamment qu’elle est soulagée que Kim ne parle pas, car elle n’aime pas les enfants trop bavards. 

Soudain, David s’approche de la jeune fille, lui prend le bras, la paye et la met à la porte sans aucune considération. 

Doris, choquée, demande pourquoi il a fait une chose pareille. David souhaite le retour d’Allison, mais Doris lui dit qu’elle ne peut décemment pas la faire revenir étant donné qu’elle l’a renvoyée. 

Le téléphone sonne. Il s’agit du boucher qui annonce à Doris que son camion est tombé en panne et qu’il ne pourra pas la livrer. Elle devra donc aller en ville chercher le jambon et la dinde qu’elle a commandés. David s’en va et la laisse se débrouiller seule.


Chez les Anderson, Betty descend et montre à Julie deux robes, l’une rouge et l’autre bleue. Julie lui suggère la rouge, mais Betty préfère la bleue, car elle fait plus sophistiquée. 

Elle dit à sa mère qu’elle est en retard et que Steven viendra la chercher à l’hôpital. Ils vont à la soirée organisée par les Schuster immédiatement après son travail à l’hôpital. 

Betty voit bien que Julie est réticente de la voir sortir avec Steven et lui demande pourquoi elle ne l’aime pas. 

— Est-ce parce que tu penses qu’une fille de secrétaire n’est pas assez bien pour un avocat ? 

— Tu me connais mieux que ça, répond Julie. 

En réalité, Julie pense que Steven entraîne Betty dans une situation peu confortable, car elle va devoir retourner au manoir des Peyton. Cela va forcément lui rappeler de mauvais souvenirs. 


Norman est toujours allongé dans son lit, en train de déprimer, tandis que Rodney s’apprête à quitter l’appartement. Rodney informe Norman qu’il est presque neuf heures du matin. 

Norman, qui a été battu par Joe Chernak, se lève et parle à nouveau de sa mère Catherine, qui a tué Elizabeth Carson. Rodney dit à Norman qu’il doit laisser leur mère reposer en paix et qu’il ferait mieux de s’occuper de Rita. 

Norman remet sur la table la lampe qu’il a fait tomber la nuit dernière et Rodney peut apercevoir les meurtrissures sur son visage. Norman dit qu’il aimerait tuer Chernak de ses propres mains.


Episode 108

Vendredi 27 août 1965

Le pique-nique 

Une soirée à la plage, près de Peyton Place. Pour Rodney Harrington et Allison Mackenzie, cette chaleureuse soirée offre la chance d’une réunion plaisante entre habitants de la Nouvelle-Angleterre. Un pique-nique de fruits de mer avec Norman Harrington et Rita Jacks.

Rodney et Allison sont seuls sur la plage et préparent le pique-nique pour quatre, en attendant Norman et Rita.


Allison se demande ce qui a pu arriver à Norman et Rita. Rodney l’attrape et ensemble ils dansent sur une musique qui provient d’un petit transistor radio. 

Rodney lui parle de son travail. Tout le monde, au dock de chargement, l’appelle « Le dur à cuire Harrington ». Il en est fier. Rodney embrasse Allison.


Chez les Chernak, le repas s’achève. Michael remercie Anna pour le dîner. Le médecin leur dit qu’ils doivent prévenir Gus de faire attention à son alimentation (il souffre d’une cirrhose). 

Anna demande à Joe de prendre le sac du docteur. Joe s’exécute. Michael prend congé de la famille. Stella se propose de le raccompagner jusqu’à sa voiture. 

Selon Michael, la mère de Stella est une femme sous pression. Stella lui dit qu’Anna a déjà eu d’autres hommes dans sa vie que Gus. Elle lui dit qu’avoir un gentleman pour dîner est une grande première chez les Chernak. Michael souhaite bonne nuit à Stella et s’en va. 

À l’intérieur de la maison, Anna scrute du regard les blessures de son fils au visage et veut savoir comment cela est arrivé. Elle souhaite simplement l’aider et ne veut pas qu’il finisse comme son père. 

À cette phrase, Joe se met en colère et somme sa mère de le laisser tranquille.


Eli Carson et Matthew Swain dînent en compagnie de Constance et Elliot. Constance remarque que Matthew n’a pas touché à son bœuf Stroganoff. Matt lui répond qu’Elliot s’en est chargé à sa place. 

Puis il demande à Elliot de l’accompagner dès demain matin à l’hôpital, à la mairie, et au poste de police afin de le préparer à sa nouvelle tâche de rédacteur en chef du Clarion. 

Constance fait remarquer qu’Elliot a sa propre vie et qu’elle a la sienne : faire la vaisselle !

À l’extérieur de la maison des Carson, Eli et Matthew parlent des vacances prolongées que Matthew projette de faire. 

Matthew lui dit qu’il n’est pas effrayé de prendre sa retraite. Eli lui fait savoir à quel point il va lui manquer.


David et Doris parlent ensemble du dîner qu’ils vont donner demain soir. Doris a engagé une fille du collège, Sheri Howard, pour l’aider à s’occuper de Kim. 

Elle demande à David de ne pas mentionner Allison. David se met en colère, ne comprenant toujours pas pourquoi Doris bannit Allison de la vie de Kim. 

Mais rapidement, il s’excuse auprès de sa femme. David lui dit qu’il a une longue conversation avec Elliot cet après-midi et pense que ce serait une bonne idée d’inviter les Carson à leur soirée. 

Doris est d’avis contraire, mais David estime que c’est une bonne idée, car il pourra mieux cerner la personnalité de l’homme qui va être à la tête du Clarion.

Chez les Carson, le téléphone se met à sonner, tandis qu’Elliot tente de convaincre Constance de faire la vaisselle demain matin. 

C’est Doris Schuster qui invite Elliot et Constance à leur dîner demain soir. 

— J’ai dit à David que vous n’allez pas accepter une invitation de dernière minute, ajoute-t-elle. 

Cependant, Elliot lui répond qu’ils sont disponibles et se feront une joie de venir. Doris ajoute qu’elle est ravie qu’ils puissent venir. 

Constance, quant à elle, dit à Elliot qu’à sa place elle aurait refusé. Elliot réussit finalement à convaincre Constance de le rejoindre dans la chambre en lui promettant de se lever à cinq heures demain matin et de faire lui-même la cuisine et le petit déjeuner. Une proposition que Constance ne peut pas refuser.


Norman se repose dans son appartement lorsque Rita frappe à la porte. Il éteint la lumière, car il ne veut pas être dérangé. Derrière la porte, Rita lui dit qu’elle sait qu’il est ici et lui demande d’ouvrir.  

Rita entre et essaie d’obtenir de Norman des réponses. Elle lui demande ce qui ne va pas. Elle est prête pour aller au pique-nique de fruits de mer avec Rodney et Allison. Elle insiste en disant que Rodney et Allison les attendent. 

Mais Norman est d’une humeur massacrante. Ils parlent de Joe. Norman demande à Rita ce qui s’est réellement passé à l’entrepôt le soir du bal de promo. Rita s’en va, mais avant de partir, elle se tourne vers Norman et lui dit que ce soir là, Joe l’a embrassé, et c’est tout.


À la plage, Rodney et Allison attendent toujours Norman et Rita. Ils viennent d’allumer un feu et s’apprêtent à préparer le repas. Rodney ne peut s’empêcher de dire que son frère est un étourdi. 

Allison remarque que le vent se lève. Rodney voit qu’Allison a les pensées ailleurs. Il lui sourit. 

— Quatorze cents pour tes pensées, sourit-il. 

Allison lui répond qu’elle pensait à son père. Elle ne sait pas s’il l’aime comme une fille aime un père. Rodney est persuadé qu’Allison l’aime. 

— Ne cache pas tes sentiments, lui souffle-t-il.

Ils s’embrassent de nouveau.


Episode 107

Jeudi 26 août 1965

Inquiétude  

La bagarre entre Norman Harrington et Joe Chernak était inévitable. Norman, émotif, passionné, rapidement en colère. Joe, aigri par la perte de sa petite amie, Rita Jacks. Norman a été blessé profondément. Les railleries de Joe au sujet de Rita ont créé un doute dans son esprit.

Le quai. La bagarre. Un filet de pêche. Joe qui repart, laissant Norman sonné dans un filet de pêche. 


Rita marche jusqu’à la porte de derrière de la taverne, la franchit et, à l’intérieur, discute avec Ada. Elle est inquiète. Elle attend Norman, qui ne vient pas. Elle parle du pique-nique de fruits de mer pour quatre organisé par Rodney et Allison. 

Ada lui dit de ne pas s’inquiéter, Norman est sans doute retenu à son travail. Rita informe sa mère qu’elle a vu Stella au drugstore et qu’elle a appris de sa bouche que Joe est de retour en ville. 

Ada conseille à Rita d’appeler Norman. Rita s’exécute, mais c’est Rodney qui répond. Elle demande au jeune homme s’il a vu son frère. Rodney la rassure et lui dit de ne pas s’inquiéter. 

Il lui fait savoir qu’il va chercher Allison et qu’ils vont se retrouver tous les quatre à la plage. 

Avec le retour de Joe, Rita est inquiète pour Norman. C’est plus fort qu’elle.


Rodney descend les escaliers de son appartement avec le panier du pique-nique et entre dans sa décapotable garée devant la pharmacie. On peut voir la caserne des pompiers à l’arrière-plan. Il démarre et s’en va au moment où Norman arrive en voiture, sort de son véhicule et monte dans son appartement. Il est amoché et ses vêtements sont sales. 

Le téléphone sonne au moment où il entre dans la pièce. Il ne répond pas. Il se contente de s’allonger sur le divan.


Elliot accompagne Eli à l’intérieur de la maison des Carson. Constance salue son mari et demande à Eli s’il veut bien rester dîner avec eux. Eli accepte volontiers. Constance prépare un bœuf Stroganoff. 

Ils parlent de la lettre à l’éditeur d’Elliot. Allison se joint à eux et demande à Elliot comment s’est passée sa conversation avec David Schuster. 

Eli émet des réserves sur le nouveau job d’Elliot. Ce denier assure Eli que Matt le connaît assez bien pour lui avoir confié les rênes du journal. 

Eli se remémore une scène passée avec Martin Peyton. L’homme était dans sa voiture et une bande de gosses, dont Elliot, se sont rassemblés autour. Peyton avait braillé, il était en colère et disait qu’il allait tous les manger. Les gosses ont pris peur. Elliot a donné un coup de pied dans la voiture de Peyton et ce dernier l’a grondé.

La sonnerie de la porte d’entrée retentit. Rodney vient chercher Allison pour aller pique-niquer. Ils ont projeté de retrouver Norman et Rita à la plage.


Rodney et Allison arrivent sur le quai et se garent devant l’escalier de la pension de madame Hewitt. Le restaurant « La soupe de poisson » est à l’ouest des escaliers.

Ils vont parler avec M. Jolly, qui est le patron de « La soupe de poisson ». Rodney lui dit qu’ils viennent acheter quelques homards et palourdes. 

— Ça fera ma journée, leur dit joyeusement l’homme. 

Il tend à Allison un sachet et leur demande de l’aider. Rodney pointe un homard. Il demande à Allison à qui lui fait penser ce homard. Pour plaisanter, Allison lui répond : 

— À monsieur Segal, le bibliothécaire. 

Pour Rodney, ce poisson lui fait penser à son arrière-grand-père, Sam Peyton. Ils payent le homard et les palourdes, quatre dollars au total. Rodney appelle le homard « Sam ». 

Il présume que Rita et Norman sont déjà à la plage. Ils partent donc là-bas.


Steven conduit Betty jusqu’au quai. 

— C’est pour ça que vous m’avez kidnappée ? demande Betty en riant. 

Steven lui répond qu’il voulait visiter cet endroit de la ville. Ils voient Rodney et Allison passer en voiture et le sourire de Betty s’efface. Steven fait référence à la mystérieuse Allison Mackenzie et à son escorteur Rodney Harrington

Une voiture apparaît près du garage Shoreline. Michael en sort et appelle Betty. Il est à la recherche de la rue Collins. Il est en fait à la recherche de la maison des Chernak. Betty ne sait pas où elle se trouve au juste. 

Steven et Betty se rendent ensuite au « Shoreline Arcade », situé juste à côté de la taverne d’Ada Jacks. Il s’agit d’un endroit pour jouer à des jeux divers. Ce bâtiment ne doit pas être confondu avec le Shoreline Café, juché un peu plus loin sur le quai. Ils jouent ensemble avec un vieux flipper. 

Betty lui demande ce qu’il a pensé de la lettre à l’éditeur d’Elliot. Il dit qu’il défend les intérêts de Martin Peyton, et par conséquent ceux de Schuster. Cela devrait répondre à sa question.


Chez les Chernak, Stella s’étire dans le canapé. Avec sa mère Anna, elle attend que le Dr Rossi sorte de la chambre de Gus, qu’il est en train d’examiner. 

Stella pense que son père a une cirrhose, étant donné le fait qu’il boit beaucoup. 

Lorsque Michael sort de la chambre de Gus Chernak, il  confirme les doutes de Stella. Gus devrait manger tout particulièrement du poulet, du bœuf et du foie. 

Michael se présente à Stella. Il lui demande comment elle a fait pour reconnaître la maladie de son père. Stella lui annonce qu’elle travaillait dans un centre médical sur la côte ouest. Il lui demande si elle était infirmière. 

— Non, répond-elle. Préparatrice en pharmacie. 

Rossi rit. Elle n’attendait pas une telle réaction d’un médecin. Stella l’informe alors qu’elle est partie pendant sept ans avant de revenir à Peyton Place. Elle avait obtenu un job payé 10.000 dollars par an, avec des statuts. 

Elle demande à Michael s’il veut rester à dîner. 

— C’est bien du pirojki que je sens ? demande-t-il. 

Stella acquiesce. 

— Alors j’accepte ! dit le médecin en souriant.

Le pirojki est un bœuf épicé enveloppé dans un pain. 

Joe entre dans la maison, blessé. Stella présente son frère au Dr Rossi. Michael note les coupures sur son visage. 

Stella informe son frère que le Dr Rossi reste pour dîner. Joe s’éclipse pour aller se laver le visage.


Episode 106

Mardi 24 août 1965

Une bagarre sur le quai 

Allison Mackenzie est convaincue que l’attaque de son père envers la fabrique de Peyton Place, et plus particulièrement envers David Schuster, est plutôt une attaque personnelle contre le nouveau directeur. Elle prend la forme d’une lettre à l’éditeur parue dans les colonnes du Clarion et ouvertement signée par Elliot Carson.

Le square. Un pompier qui lave son camion. Les enfants jouant à la balle.


Allison revient de l’épicerie italienne et s’arrête dans le square pour discuter avec David Schuster. 

Ce dernier lui dit qu’il adore la cuisine italienne et qu’il n’a pas encore eu l’occasion d’avoir un dîner italien depuis qu’il est arrivé à Peyton Place. 

Allison lui dit qu’elle adore aller à l’épicerie italienne pour sentir l’odeur des bonnes saucisses et du fromage.

Elle informe David qu’elle et Rodney ont décidé de faire un pique-nique aux fruits de mer. David espère avoir un jour le temps d’aller faire un pique-nique de fruits de mer. Avec Rodney, elle va aller ramasser les palourdes sur le quai pour le pique-nique. 

Allison et David arrivent devant l’agence immobilière de Peyton Place. Elle s’excuse pour la lettre publiée par son père dans le Clarion. 

Elliot, justement, se trouve dans les parages et les rejoint. Schuster offre à Allison de porter son sac à provisions jusqu’à la librairie. 

Il demande ensuite à parler à Elliot, s’il a un peu de temps. Elliot lui répond qu’il a tout le temps qu’il faut. Ils se rendent au magasin maritime pour discuter. 

Bien entendu, la conversation s’étend sur la fabrique et les ouvriers. Elliot lui dit que les conséquences vont être très graves s’il continue à licencier du personnel. 

— Votre responsabilité, Schuster, n’est pas seulement vis-à-vis de Martin Peyton, mais de la communauté entière.

— Aucun changement radical n’est facile, répond David. On en sort toujours blessé.

David lui dit que son édito était à charge. Il s’en est clairement pris à lui. Elliot s’en défend. 

Elliot lui annonce qu’il va prendre la direction du Clarion. David accuse le coup et le félicite sans enthousiasme. 


Kenneth se rend au cabinet de Michael pour lui annoncer qu’il repart pour Pittsburgh. Il remercie le médecin de l’avoir appelé pour lui parler de l’état de santé de son frère. 

Il lui dit que Vincent est un homme fier et qu’il recevra 110.000 dollars pour sa fondation au Pérou. Michael lui demande s’il compte repartir en hélicoptère. 

Kenneth emprunte un stylo à Rossi et signe un chèque de 10.000 dollars pour l’hôpital de Peyton Place. Il veut aussi que ce soit Michael qui décide comment dépenser cet argent.


Vincent se rend chez les Morton pour parler avec Claire. Il lui annonce qu’il repart pour le Pérou et que son frère a financé son projet. 

Elle s’excuse d’avoir voulu le convaincre de ne pas repartir. Il lui demande à qui appartient son cœur et elle lui répond qu’il appartient à Peyton Place. 

Elle ne repartira donc pas avec lui. Elle lui demande quand est prévu le départ. Il ne sait pas. Probablement demain. 

Il admet avoir reçu la lettre qu’elle lui avait envoyée au Pérou lui demandant le divorce. Et il admet aussi que c’est cette lettre qui l’a fait venir à Peyton Place. Ils parlent longuement et calmement. Vincent ouvre son cœur pour la première fois. Il lui dit à quel point il regrette de ne pas lui avoir parlé de ses sentiments quand ils étaient au Pérou. 

Ils se regardent longuement, puis ils s’étreignent et s’embrassent.


Stella se promène dans le square en mangeant un cornet de glace. Deux vieilles femmes assises sur un banc la regardent passer devant elles. 

Devant la poubelle, Stella veut jeter le cornet, mais n’arrive pas à ouvrir le récipient. 

Le Dr Rossi passe devant elle, et débloque l’ouverture. Elle le remercie. On peut voir la caserne des pompiers au loin, mais aucun camion à l’horizon. 

Michael passe son chemin et salue les deux vieilles femmes sur le banc.  

Stella se rend à la pharmacie et commande à Rita un « green river ». Rita la regarde sans comprendre : 

— Un quoi ?

Stella lui explique qu’il s’agit d’un mélange de soda et de tilleul. 

— Qu’est-il arrivé à Calvin Hanley, est-ce qu’il a pris sa retraite ? s’enquiert-elle. 

Rita fait une grimace. 

— Il est mort l’hiver dernier.  (épisode 48). 

Steven est au comptoir et se tourne vers elle. 

— Tu as l’impression de ne jamais être partie ?

Avec un sourire, il prend sa tasse de café et la rejoint. 

— C’est aussi ce que j’ai ressenti quand je suis revenu. Les noms sur les vitrines changent, mais c’est tout. 

— Je ne m’attendais pas à ce que Peyton Place change, répond Stella.

Elle se tourne vers lui et le reconnaît immédiatement. Elle ne l’avait pas remarqué jusqu’à présent. Stella et Steven étaient amis au collège. 

Steven lui avoue avoir reçu son diplôme d’avocat et Stella lui raconte qu’elle est maintenant préparatrice en pharmacie. 

Steven présente Stella à Rita Jacks qui est en train de préparer le cocktail particulier de la jeune femme. Steven lui dit que sa mère travaille pour Peyton, tandis que Stella rectifie et dit que sa mère travaille chez les Schuster. 

Stella lui dit que Joe est revenu hier soir à Peyton Place. Rita sursaute en entendant cette nouvelle. Steven sourit à Stella : 

— On devrait aller dîner ensemble un de ces soirs.


Sur le quai, Norman essaie d’avoir une conversation calme avec monsieur Kent, son nouvel employeur. Il a une idée pour racler encore mieux le socle du bateau. 

Mais Kent n’est pas intéressé. Il lui dit qu’il a des outils bon marché, de la main-d’œuvre bon marché et pas de frais généraux. Et ça lui va très bien comme ça. Il donne à Norman une clé et lui dit de fermer lorsqu’il s’en ira. Ils se verront demain. 

Au moment où Kent s’en va, Joe Chernak arrive près de lui et lui demande un travail. Mais Kent a déjà quelqu’un. Joe lui demande qui, et Kent lui répond qu’il s’agit de Norman Harrington. Puis Kent s’en va. 

Joe va voir Norman, furieux, et veut se battre avec lui. Il ennuie Norman et lui prenant ses clés et en lui parlant de Rita qu’il considère encore comme sa petite amie. 

— Est-ce que tu t’entends bien avec ma nana ? 

— Fiche le camp, Joe. À moins que tu n’aies assez de tripes pour te battre avec moi. Rita est avec moi maintenant. Tu dois te faire une raison. 

Ils se battent comme des chiffonniers, et c’est Joe qui sort vainqueur de la bagarre.


Episode 105

Vendredi 20 août 1965

L’édito polémique 

Le Peyton Place Clarion est habituellement plus un objet de fierté qu’une controverse locale. Il attend patiemment devant les portes des maisons le matin, jusqu’à ce que les hommes partent travailler, et que les femmes s’assoient avec une tasse de café et lisent les dernières nouvelles. Cependant, l’édition d’aujourd’hui va bouleverser la vie de certains habitants de Peyton Place.

Depuis l’arrière d’une camionnette, le vendeur de journaux jette le Clarion devant la porte des maisons.


Elliot entre dans la cuisine tandis que Constance est occupée à lire le journal. 

— Bonjour, chérie.

— Le héros du jour ! claironne Constance ironiquement

— Ne sois pas si effrayée.

Elliot embrasse Constance sur la joue.

— Tout le monde aimait Don Quichotte.

Allison arrive à son tour et salue ses parents. 

— Je viens de faire un rêve bizarre à propos d’Oncle Matt. Il était en Afghanistan et il grimpait sur une montagne, avec des milliers d’enfants qui le suivaient comme on suit le joueur de Flûte enchantée. Et ils écoutaient tous les mêmes contes qu’il me racontait quand j’étais enfant. Il va me manquer. C’était un bon rédacteur. 

Allison s’assoit à table.

— J’espère que tu seras aussi loyal avec moi, dit Elliot. 

Allison ouvre le Clarion et commence à lire à voix haute :

— Une lettre à l’éditeur, par Elliot Carson.

— Pas à table. Tu le liras après le petit déjeuner, intervient Constance. 

— Oh non, je crois que l’épouse parfaite et la fille du nouveau rédacteur en chef devraient lire le Clarion à tout instant, même dans la baignoire.

— Tu as raison, répond Elliot à sa fille. Laisse-la lire, Connie. 

Constance dispose les sets de table devant Elliot et Allison.

— Tu dois comprendre ce que ton père a essayé de faire en…

— Constance, j’ai dit exactement ce que je ressentais dans cette lettre.

Allison lit la lettre.

— C’est une lettre horrible.

Elliot est surpris par la réaction de sa fille 

— Qu’est-ce que tu entends par horrible ? J’essayais d’être juste.

— Parce que tu trouves que la calomnie est juste ?

— Dire que David Schuster a licencié des ouvriers de la Fabrique n’est pas une calomnie. C’est la vérité.

— Mais c’est sans rapport.

— Je te demande pardon. C’est la raison pour laquelle j’ai écrit cette lettre.

— Non, cette lettre est une attaque personnelle dirigée contre David Schuster. Ce n’est ni vrai, ni…

— Allison, je suis tenté de croire que l’automatisation de la fabrique signifiera la mort de Peyton Place.

— Alors pourquoi n’as-tu pas écrit une lettre contre l’automatisation plutôt qu’une lettre contre David Schuster ?

— Parce que je ne suis pas contre l’automatisation. Je suis contre l’abus de l’automatisation de la fabrique pendant la nuit.

— Mais David Schuster n’a pas…

— Pas encore, mais il le fera. Il a été envoyé ici pour faire ce travail. Sauver la fabrique, ou la couler. Et il le fera, parce que les hommes comme David Schuster n’ont que faire de la vie des gens. S’il décide d’automatiser la fabrique, il le fera rapidement, puis il s’en ira. Il quittera Peyton Place, ravi d’avoir remis l’usine  sur pied, mais sans une seule pensée pour tous ces gens qui auront perdu leur travail.

— Ce n’est pas vrai, s’insurge Allison. 

D’une voix calme, Constance souhaite mettre un terme à cette conversation :

— Il se fait tard. Je ferai mieux d’aller m’habiller.

Constance se lève, quitte la cuisine et se rend au premier.

—  Si Schuster ne m’avait pas renvoyée, est-ce que tu aurais écrit tout de même cette lettre ? s’enquiert Allison. 

— Bien sûr. Quelle question ! Tu ne me crois pas ?

— J’aimerais.

— Mais tu ne peux pas.

— Tu ne connais pas David Schuster. Tu l’as seulement rencontré… combien ? Une fois ou deux ? Et tu utilises des mots comme « arbitraire » et « insensible ». Qu’en sais-tu ? Tout ce que tu sais sur David Schuster, c’est que sa femme m’a virée, arbitrairement.

— Lui a renvoyé de nombreux ouvriers, arbitrairement.

— Il aurait pu avoir une raison, d’après sa femme. Elle pensait qu’il commençait à bien m’aimer.

— Allison, ça n’a rien à voir. Et je te crois. Cela n’a rien à voir.

— En es-tu sûr ?

— Bien sûr. Allison, tôt ou tard, tu vas devoir te réveiller en prenant conscience que le monde ne tourne pas autour de toi. Je t’aime beaucoup, et je m’inquiète pour toi, et je pense à toi, et j’essaie d’être un bon père pour toi.

— Il me semble que les choses seraient beaucoup plus faciles si tu voulais simplement arrêter d’être un aussi bon père.

— J’essaie simplement de te dire que, bien que je pense beaucoup à toi et que tu es très importante pour moi, je dois penser aussi à d’autres choses. Cette ville, par exemple. Je déteste voir Peyton Place, tel que nous la connaissons, mourir à petit feu.

— Ce n’est pas ce que tu as dit. Tu as dit que tu détestais David Schuster. 

Elliot hausse le ton :

— Non, attends une minute ! Cette lettre n’est pas une attaque personnelle. Pas plus d’ailleurs que la défense que tu prends de monsieur Schuster n’en est une pour moi.

Allison ne veut pas en écouter davantage. Elle se lève. 

— Veux-tu bien m’excuser ?

Et elle s’en va. 


À l’appartement, Rodney et Norman prennent leur petit déjeuner. Ils parlent de sport, avec les Red Sox qui ont encore perdu, puis Norman découvre l’édito d’Elliot dans le Clarion. 

Rodney connaissait déjà le problème des licenciements, David Schuster lui en avait parlé lors de son entretien d’embauche. 

Norman lui raconte la soirée superbe qu’il a passée avec Rita et des homards qu’ils ont mangés.  Rodney est furieux contre lui qui a dépensé tout son salaire de la journée (7 dollars) dans un dîner avec Rita à « La soupe de poisson » hier soir. 

Norman doit de l’argent à Rodney et ne devrait pas tout dépenser en un seul rendez-vous avec Rita Jacks. Rodney veut dire par là que Rita se serait contentée d’un simple hamburger à la place du homard. 

D’ailleurs, Norman lui demande de lui prêter cinq dollars pour aller à l’épicerie. 


Le Dr Rossi entre dans la librairie et discute avec Constance. Il parle de la visite que lui a faite Ada Jacks à son cabinet. Ada se fait du souci pour sa fille Rita. Il demande à Constance si elle sent que Rita a des problèmes. 

Constance lui répond qu’elle a le sentiment que Rita est bouleversée et confuse à cause de quelque chose qui a dû se passer. Le médecin ne se voyait pas comme conseiller pour les femmes, aussi n’a-t-il rien dit à Ada.

Michael dit à Constance qu’elle s’est mariée avec un type bien. Il a lu la lettre à l’éditeur du Clarion, et il approuve. Constance remarque qu’Elliot se met facilement en colère et rapidement prêt à l’attaque.

Puis Michael lui parle de Vincent Markham et de la proposition qu’il lui a faite de l’accompagner au Pérou. Il dit qu’il réfléchit encore. 

Il s’en va, tandis que Julie Anderson arrive pour parler à Constance de l’édito d’Elliot. Julie est furieuse. Elle dit à Constance que David Schuster est un homme bon. Certes, Elliot a le droit d’avoir son opinion. Cependant,  Julie sait faire la part des choses et n’oublie pas non plus qu’il a beaucoup aidé George. Pour cela, elle lui en sera toujours reconnaissante.


Kenneth Markham dicte une lettre à Harry Fletcher, son assistant. Vincent frappe à la porte et Kenneth le fait entrer. Vincent est disposé à signer l’accord pour obtenir les fonds dont il a besoin pour son travail au Pérou. Il vient donc lui demander l’argent. 

— Vincent, je ne veux pas que tu te tues, lui dit Kenneth. 

Cependant, Kenneth met le document sur la table pour que Vincent le signe. Vincent s’assoit et signe le papier. Kenneth lui dit à cet instant qu’il a toujours été fier d’être son frère. Il lui demande si Claire compte retourner avec lui là-bas. Vincent ne le pense pas. 

Puisque les deux frères décident de jouer cartes sur table, Vincent admet qu’à une certaine époque, il enviait la vie de Kenneth, avec Elisabeth et ses enfants.


Doris apporte une boîte de bonbons pour Julie à la fabrique. Cette dernière appelle son patron par interphone et David sort de son bureau pour saluer sa femme. Il dit à Doris qu’elle ne l’interrompt pas. Il demande où est Kim. La fillette est à une fête. 

Elle prévient David que toute la ville parle de l’édito d’Elliot paru dans le Clarion. Il lui dit que cette lettre est avant tout émotionnelle et irrationnelle. Doris pense que c’est une attaque personnelle parce qu’ils ont renvoyé Allison. David lui rappelle alors que c’est elle qui a renvoyé Allison, pas lui.