Episode 99

Jeudi 5 août 1965

Perte d’emploi 

Pour une petite ville de Nouvelle-Angleterre, et, je suppose, pour toutes les petites villes, une arrivée spectaculaire dans un hélicoptère est un événement. Pour bien des résidents de Peyton Place, cet événement va bouleverser leur vie.

L’hélicoptère se prépare à atterrir sur le square. Matthew Swain sort de son bureau au Clarion pour regarder. Michael Rossi et Vincent Markham entendent l’appareil approcher. Vincent regarde par les stores du bureau de Michael. L’hélicoptère atterrit dans le square, en face de la caserne des pompiers. Doris Schuster parle avec sa fille Kim. La fillette espère toujours qu’Amy Warren, sa professeure et son amie, débarque en ville. Kenneth sort de l’hélicoptère et parle brièvement avec un agent de police.


Depuis le cabinet médical, Vincent accuse Michael d’avoir demandé à son frère, Kenneth, de venir à Peyton Place. Rossi admet avoir téléphoné à son frère, mais ne lui a pas demandé de venir. 

Kenneth entre dans le bureau de Michael et se présente. Afin d’en avoir le cœur net, Vincent demande à Kenneth si c’est Michael qui lui a demandé de venir. Vincent assure que ce n’est pas le cas. 

Les deux frères parlent entre eux. Le ton monte. Il est évident qu’ils ressentent de l’hostilité l’un envers l’autre. 

Michael leur dit que comme ils sont jumeaux, Kenneth est susceptible de couvrir la même maladie de sang que Vincent. 

Il compte aller déjeuner au Colonial et invite les deux frères à aller dîner avec lui ce soir. Tous les deux déclinent l’offre. 

Kenneth dit qu’il veut prendre des photos pour les enfants. Il parle de sa femme, Elisabeth. 

Curieusement, Vincent porte un costume blanc, tandis que son frère est vêtu en noir. Kenneth dit à Vincent qu’il veut qu’il prenne soin de sa santé.


Matthew Swain traverse le square et bavarde avec Elliot et un autre homme nommé Ralph Colby. Ralph est un ouvrier du textile qui a été licencié de la fabrique Peyton et qui passe son temps à chercher un emploi. 

— Savez-vous qui vient d’arriver en hélicoptère ? Le frère de Vincent Markham, Kenneth Markham, informe le rédacteur en chef du Clarion. 

— Quelle drôle de façon de voyager, marmonne Elliot. 

Matthew se tourne vers Ralph :

— Comment va la famille ? s’enquiert-il. 

— Tout le monde va bien, assure l’ouvrier. Monsieur Swain, connaîtriez-vous quelqu’un qui recherche un homme pour du travail ?

— Ralph était justement en train de m’en parler, dit Elliot.

Matthew secoue la tête : 

— Pas pour l’instant. Mais si j’en entends parler, je vous le ferai savoir. 

— J’apprécierais. N’importe quel travail qui paie honnêtement. Je ne suis pas difficile. Merci.

Ralph s’en va.

— Viens, entrons, suggère Matthew à Elliot.

Ils se rendent tous les deux au Clarion pour discuter.

— Ralph Colby travaille dans le textile depuis vingt ans, affirme Elliot.

— Je sais.

— Qu’est-il est supposé faire, lorsque la seule fabrique de textile du pays le renvoie ? Maintenant, il a le choix : il peut quitter Peyton Place et vivre de son métier ailleurs, ou bien rester ici et gagner sa vie comme travailleur inexpérimenté, s’il a assez de chance pour trouver du travail.

— C’est ce qui arrive dans une ville industrielle. Nous devons voir le côté positif.

— Est-ce qu’il y en a un ?

— Nous avons parcouru un long chemin, Dieu merci, depuis la dépression des années trente. De nos jours, nous avons les indemnités de licenciement, l’assurance chômage, et non plus la charité pour nous en sortir. 

— Cela ne résout pas le problème de base, soutient Elliot. Comment peux-tu dire à un homme de 45/50 ans qu’il doit recommencer à zéro ?

— Quelle est ton alternative ? Gardez un homme sur le livre de paie quand on n’en a plus besoin ?

— Ce n’est pas seulement Ralph. Ils ont licencié quatorze autres personnes en même temps.

Matthew relativise :

— Cela veut dire qu’il y a quinze personnes dont tu n’as plus besoin. Si tu les gardes, tu dois ajouter leur coût à ton prix, et le prix augmente, tandis que le prix des autres fabriques diminue. Et avant que tu ne le saches, ta fabrique ferme. Tout le monde se retrouve au chômage.

— Très bien. Alors tu ne les gardes pas, et tu es capable de rivaliser. Et maintenant, l’autre fabrique commence à s’automatiser, comme celle de White River. Maintenant, comment fais-tu pour rivaliser sans licencier d’autres travailleurs ?

— Tu sembles être très fort ce sujet, n’est-ce pas ? constate le journaliste. 

— Oui, je le suis. Quelle différence cela fait-il si tout le monde se retrouve au chômage lorsqu’une fabrique ferme, ou si la fabrique continue à fonctionner uniquement en pressant sur un bouton ? Matt, une ville, ce n’est pas une usine, ce sont avant tout des gens.

— Mais quelque part, on peut faire un compromis, si l’on reste objectifs.

— Je ne peux pas. Un homme au chômage, c’est une famille qui est menacée. Un, c’est déjà un de trop. Matt, tu aimes cette ville autant que moi, sinon plus. Écris un éditorial. Fais-leur ouvrir les yeux.

— Je me souviens de quelqu’un qui voulait déjà que j’écrive un éditorial pour ouvrir les yeux des gens. Je lui avais dit : « Tu l’écris, et je l’imprimerais ».

— Tu veux parler d’Allison ?

— Oui. Et c’était à propos de toi.

— Oui, je sais. Je l’ai lu.

— Alors je vais te dire la même chose que je lui ai dite : tu l’écris, et je l’imprimerais.

— Une lettre à l’éditeur ? s’étonne Elliot. 

— Exact. Cher monsieur, etc., etc. Signé : un lecteur.

— Signé : un lecteur indigné, Elliot Carson.


Au manoir, Doris montre quelques livres à Kim. Elle dit à la fillette qu’Allison ne s’occupera plus d’elle dorénavant. Elle a, effectivement, renvoyé Allison. 

Norman frappe à la porte d’entrée et Doris le laisse entrer. Il dit qu’il veut parler à madame Chernak. 

Anna Chernak descend les escaliers et parle à Norman de son fils Joe. Norman veut savoir où se trouve Joe. Anna lui dit qu’il a quitté la ville pour trouver du travail.

Allison sonne à la porte du manoir et Anna vient lui ouvrir. 

Allison aperçoit Norman et, surprise, lui demande ce qu’il fait ici. Pour toute réponse, Norman lui dit qu’il s’apprêtait à partir. 

Il remercie madame Chernak et s’éclipse. Anna va voir Doris pour lui dire qu’Allison est ici. 

Doris la reçoit et lui dit qu’Amy ne viendra pas à Peyton Place. Elle remercie la jeune fille pour tout ce qu’elle a fait pour Kim, mais elle n’a plus besoin de ses services. 

Allison s’apprête à partir et demande à Doris de dire « au revoir » à Kim. Doris ne préfère pas. 

Kim arrive, voit Allison et se précipite vers elle en l’étreignant. Allison dit à Kim de rester une bonne fille. Puis elle s’en va.

Elle se rend à la librairie et raconte à sa mère qu’elle a perdu son job de baby-sitter chez les Schuster. 

Elle est déboussolée et ne comprend pas ce qui se passe dans la tête de Doris Schuster.


Steven entre au secrétariat de Schuster pour trouver Julie en train de bâiller. Ils bavardent un instant. 

Steven lui demande si elle connaît l’homme qui est arrivé en hélicoptère. Elle répond que non. 

Rodney arrive à son tour pour parler avec Schuster. Steven, de son côté, est venu pour le rapport mensuel de la fabrique. 

Julie suggère que les deux hommes entrent dans le bureau de Schuster. Elle va ensuite leur servir un café. 

Steven offre une trêve à Rodney. Ce dernier lui dit qu’il s’attend à avoir un job d’été à la fabrique. Steven lui dit qu’il a l’allure d’un futur cadre. 

— Mon père a commencé comme ouvrier dans cette usine, précise Rodney. 

— Je connais l’histoire de cette famille, lui répond Steven. 

Rodney riposte : 

— Et bien moi aussi, la tienne incluse. 


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