Mardi 22 juin 1965
Passé hanté
L’aube se lève sur Peyton Place. Pour Allison et sa mère, cette matinée est marquée par le commencement d’une nouvelle phase dans leurs vies.
Mr Foley, le facteur, met le courrier dans la boîte aux lettres des Carson.
Allison ouvre le réfrigérateur et Constance lui suggère de prendre le jus d’orange.
Elliot descend pour prendre le petit déjeuner. Il cherche ses marques, car cette maison est nouvelle pour lui. Tout comme la situation. Il cherche un verre et Constance lui indique où ils sont rangés.
Il complimente Allison et lui demande comment se passe son année scolaire.
Allison lui parle de David Schuster et du fait qu’il lui ait demandé de prendre soin de Kim. Elliot se demande si cela ne va pas empiéter sur son travail scolaire.
Allison apprend à ses parents que Kim est une enfant sourde, et qu’elle a besoin d’une compagnie.
Pendant ce temps au manoir, David Schuster descend les escaliers et se rend dans la salle à manger. Il salue sa femme.
Doris sonne la cloche pour prévenir madame Chernak de servir le petit déjeuner, puis elle embrasse David.
Madame Chernak arrive.
— Madame Chernak, vous pouvez servir le petit déjeuner maintenant, suggère Doris.
— Oh, je prends juste un café, dit David.
— Oh, non non non… Tu dois prendre un bon petit déjeuner. Tu as passé une mauvaise nuit ?
David saisit le Clarion.
— C’est peu de le dire !
— C’est très inhabituel de ta part… Pourrais-je avoir une partie du journal ?
David lui concède une partie du Clarion. Doris s’en empare.
— Merci… Oh, puis-je te poser une question, et après, je promets de te laisser en paix ? À quoi penses-tu ?
— Au travail.
— Merci pour la réponse. Maintenant, tu peux continuer à bouder tranquillement.
— Oh, c’est juste que je vais avoir une semaine particulièrement difficile, et en plein milieu de cette nuit, cette évidence m’est venue l’esprit.
— Eh bien, David, je suis sûre que tu vas très bien t’en sortir.
— Je ferai ce qui doit être fait. J’espère seulement le faire bien.
— Est-ce que quelque chose t’ennuie en particulier ?
— Je dois m’occuper de quelques ouvriers.
— Que veux-tu dire par là ?
— Les licencier. Une lourde tâche que Leslie Harrington m’a laissée. Tu ne peux pas imaginer à quel point je vais être populaire après cela !… Kim est toujours endormie ?
— Non, non. Elle est dans sa chambre. Après ce qu’Allison m’a dit la nuit dernière, à savoir que Kim se parlait à elle-même, je pensais qu’elle allait me parler à moi.
Anna Chernak pose une assiette en face de David. Il la remercie et reprend le fil de sa conversation.
— Eh bien, il faut être patient, ma chérie.
— David, que penserais-tu d’embaucher Allison pour qu’elle s’occupe de Kim ?
Anna entend la conversation par hasard.
— Pourquoi pas ? Après tout, elle est capable de faire réagir Kim.
— Eh bien, comment pouvons-nous être sûrs que la fille des Mackenzie…
Madame Chernak pense utile d’intervenir :
— Vous pouvez lui faire confiance… Peu importe ce que vous allez entendre sur elle.
Anna se dirige vers la cuisine. Intriguée Doris l’appelle. Elle se retourne :
— Ce n’est pas moi qui vous en parlerais, dit l’employée avant de repartir en cuisine.
— Mais de quoi parle-t-elle ? s’exclame Doris.
— Je ne sais pas, mais nous ferions mieux de le découvrir.
— Eh bien David, nous le découvrirons. Nous sommes dans une petite ville et tout se sait rapidement.
David réfléchit.
— Attends une minute. Peut-être que je l’ai imaginé, mais la nuit dernière, lorsque j’ai ramené Allison chez elle, son beau-père était très bizarre. Il n’a rien dit. Mais c’est la façon qu’il a eue de me regarder. J’avais l’impression d’être un adolescent qui ramenait sa petite amie chez elle. Comme si je devais me sentir coupable de quelque chose.
— Étrange, murmure Doris.
Elle boit une gorgée de café.
— Tu ne m’as pas parlé de ça lorsque tu es rentré hier.
— Eh bien, pourquoi l’aurais-je fait ? Je n’ai pas à me sentir coupable de quoi que ce soit.
Dans l’appartement au-dessus de la pharmacie, Norman et Rodney discutent au sujet du jour de la remise du diplôme de Norman. Ce dernier veut que Rodney agisse comme un véritable ami pour lui, à la place d’agir comme un père.
Ils quittent l’appartement ensemble. Norman lui demande de l’argent pour aller boire un chocolat à la pharmacie.
Norman s’assied dans un coin de la pharmacie, tandis que Steven Cord vient le rejoindre. Norman le salue et lui dit qu’il est heureux de le revoir, après tout ce temps.
Steven l’informe qu’il travaille dorénavant avec Theodore Dowell. Kennerly et Wainwright s’occupaient auparavant des affaires de Martin Peyton. Et c’est maintenant Dowell qui a pris la relève.
Steven assure à Norman que Martin Peyton ne croit pas une seule seconde que c’est Catherine qui a tué Elizabeth Hanley Carson.
Norman est content de l’apprendre. Il s’en va en serrant la main de Steven et en lui disant de passer un jour à l’appartement.
Devant le bureau des renseignements de l’hôpital, Betty regarde un tableau tandis que Rodney arrive avec un cadeau pour le bébé des Sinclair.
Betty lui dit qu’il doit attendre l’heure des visites. Rod lui demande si elle peut donner le cadeau à sa place. Elle accepte.
Betty est distance envers lui. Elle quitte la réception. Michael arrive à ce même moment et dit à Rodney qu’il sait ce qu’il peut ressentir.
Pour Rodney, cette naissance fait tout remonter à la surface : son mariage avec Betty, le bébé qu’ils n’ont pas eu… Il se demande ce qui serait advenu s’ils n’avaient pas divorcé.
Janet Sinclair, la nouvelle maman, parle au téléphone lorsque Betty entre dans la chambre pour lui remettre le cadeau de Rodney. Elle exulte de joie et d’émotion si bien que Betty en devient jalouse.
Elle quitte la chambre et se heurte à mademoiselle Choate qui en profite pour lui faire une remarque déplacée.
— Vous voilà enfin !
— Je suis allée remettre un cadeau à une patiente.
— Avec le temps que vous avez pris, vous avez dû le fabriquer.
— Cette remarque est déplacée, mademoiselle Choate.
— Vous trouvez ? Je vous cherche depuis quinze minutes.
— Je n’étais pas cachée.
— J’aimerais bien que vous accomplissiez vos devoirs sociaux en dehors de vos heures.
— Vous êtes injuste.
— Et vous, impertinente.
— Le pensez-vous vraiment ? Suis-je impertinente parce que je vous dis que je suis fatiguée de vous voir me harceler ?
— Je suis intransigeante sur la discipline à l’hôpital, se défend l’infirmière en chef.
Fatiguée d’être toujours harcelée par la chef des infirmières, Betty lui dit qu’elle commence à en avoir assez, avant de tourner les talons et de partir.
Dans leur bureau au-dessus de la banque, Steven Cord et Theodore Dowell discutent des intérêts de Martin Peyton.
Dowell lui rappelle la question qu’avait posée Steven : est-ce à cause de sa mère Hannah qu’il hésite à l’embaucher ? Dowell avoue qu’il a des préjugés sur la mère de Steven.
Il a parcouru le CV du jeune avocat et le trouve assez exceptionnel. Il est sorti major de sa promotion à Harvard, et le cabinet Wainwright ne tarit pas d’éloges sur lui.
Cependant, Ted Dowell se pose la question de savoir pourquoi Steven veut venir travailler dans une petite ville comme Peyton Place alors qu’il pourrait rester au prestigieux cabinet bostonien.
Steven lui répond que c’est parce que Dowell va devenir l’avocat de Martin Peyton.Dowell accepte finalement que Steven vienne travailler avec lui. Steven jubile.
— Merci. Vous ne le regretterez pas, dit-il.




