Jeudi 13 mai 1965
Le renouveau du printemps
Le printemps s’est installé à Peyton Place, terminant ainsi le long hiver qui a changé la vie de tant de ses habitants. En particulier celles de Constance Mackenzie et de sa fille Allison qui ne seront plus jamais comme avant. Pour Constance, cette nouvelle saison lui apporte l’aboutissement de son mariage avec Elliot Carson. Mais pour Allison, tous ses repères familiaux se sont effacés et il lui faut en chercher d’autres.
Plans successifs de la ville. Le pilori. Les pompiers qui travaillent sur leur camion à l’extérieur de la caserne (côté est du square).
Mlle Devon répète un morceau sur l’orgue tandis que le Révérend Bedford prépare l’église pour un mariage. Il semblerait que Mlle Devon ait quelque difficulté à interpréter le morceau choisi pour le mariage. « Révérend Bedford, êtes-vous sûr que c’est une musique appropriée pour un mariage ? », s’enquiert-elle.
L’homme d’Église pense qu’ils l’aimeront, c’est du Chopin.
Mlle Devon se plaint aussi du fait qu’il n’y ait pas eu de répétition. Monsieur Carson et madame Mackenzie ayant réclamé une cérémonie simple, elle ne comprend pas pourquoi le révérend n’a pas choisi une musique plus simple.
Elle propose d’autres choix de musique et le révérend lui dit de faire comme elle veut. Elle aimerait savoir si tout est prêt. Il répond par l’affirmative. Mlle Devon ajoute une pointe de critique : « Il aurait été préférable que le premier mariage du printemps à Peyton Place se déroule dans les règles, avec témoins et demoiselles d’honneur ».
« Mademoiselle Devon, un « vrai » mariage se déroule toutes les fois où un homme et une femme entrent dans une église et s’aiment suffisamment pour se marier », rétorque le révérend Bedford.
Plan de l’Océan, puis de la maison de plage. Elliot aide son père à mettre sa cravate. Eli est revenu de Floride spécialement pour le mariage.
Il informe son fils qu’il ne retournera pas en Floride. Ses racines sont à Peyton Place. Elliot tente de protester en lui opposant les arguments du Dr Rossi. Mais Eli les balaye en répondant : « Le Dr Rossi a dit que les hivers ne sont pas bons pour moi. Très bien, l’hiver s’en est allé et je suis ici. À l’automne prochain, je serai capable de traverser l’Alaska ».
Elliot lui fait savoir qu’il s’installe chez Constance. Ils seront plus à l’aise chez elle qu’à la maison de la plage avec tous ces mauvais souvenirs. Après tout, c’est plus commode d’habiter en ville. Surtout pour Allison qui va au Collège.
Eli ne souhaite pas déranger les nouveaux mariés et informe son fils qu’il va reprendre sa chambre au-dessus du magasin.
Eli lui souhaite bonne chance. « Tu vas devoir prendre beaucoup de responsabilités comme mari, père et chef de famille. Chaque homme dans ce bas monde a besoin de ça pour être un homme accompli. Mais la plupart des hommes ont la chance d’y aller progressivement ».
— Oh, je vois ce que tu veux dire, répond Elliot. Tu veux parler du fait que je ne peux pas attendre la même autorité que j’aurais eue autrement.
— Exactement, Connie a vécu seule, dirigé ses propres affaires pendant 18 années. Maintenant, avec toi entrant dans leurs vies…
— Connie et moi avons discuté longuement, Papa. Elle et moi savons qu’il y aura des obstacles et des dangers. Mais nous sommes tous les deux très amoureux.
— Très bien, je ne suis qu’un vieil homme qui pensait devoir dire quelque chose à son fils le jour de son mariage.
— Dis-moi juste « bonne chance » et je sais que personne au monde ne pourrait le dire avec plus d’honnêteté.
Eli lui souhaite bonne chance d’une voix sincère et émue.
Le carillon de la porte d’entrée du manoir Harrington retentit. Rodney fait entrer David Schuster, sa femme Doris, et leur fille Kim.
Ce sont les repreneurs du manoir. David est le nouveau directeur de la fabrique Peyton. Depuis sa démission, Leslie a quitté Peyton Place.
Rodney offre à la famille une visite de la maison. Il leur fait savoir qu’il n’est pas mécontent de quitter le manoir.
Doris demande si l’on peut entendre une personne lorsqu’elle appelle du premier étage. Elle prévoit déjà de poser un interphone.
Rodney dit que rien n’est fermé à clé, mais il rend les clés en disant quelques mots agréables à David.
Avant de partir, Rodney dit à David qu’il n’a rien à lui expliquer. C’est David qui va diriger la Fabrique dorénavant. Rodney s’en va.
Doris dit que Rodney n’avait aucun droit d’être là. David lui reproche d’avoir joué à la « grande dame » devant Rodney.
Blottie sur une marche de l’escalier, Kim est apparemment triste et David va la consoler. Il la porte jusqu’au premier étage.
Betty parle à Julie tandis que sa mère l’aide à mettre la robe qu’elle a cousue pour le mariage.
Betty trouve bizarre que Constance et Elliot ont décidé de faire un grand mariage, elle pensait qu’après être passés par des moments très durs, ils auraient préféré un mariage tout simple devant un juge de paix.
« Rien n’est bizarre quand deux personnes s’aiment », lui répond Julie.
Betty lui dit que si son mariage avec Rodney avait duré, elle aurait regretté de ne pas avoir fait un grand mariage
La camionnette du fleuriste de Peyton Place s’arrête devant la maison des Mackenzie pour y déposer un bouquet.
Allison ouvre la porte et accepte le colis. Elle apporte la boîte à Constance. La jeune fille aide Constance à enfiler sa robe.
Constance lui dit que cela doit lui paraître étrange, le fait de voir sa mère se marier. Allison lui répond qu’en effet, ce n’est pas habituel.
Elle va chercher une paire de gants blancs dans l’armoire et les donne à sa mère en lui disant qu’Oncle Matt ne devrait pas tarder et qu’elle doit être prête lorsqu’il sera là.
Allison est très distante envers sa mère.
À l’église, Elliot attend patiemment tandis que mademoiselle Devon arrive. Il la salue. « Bonjour, mademoiselle Devon. »
— Elliot, je cherchais le Révérend.
— Oh, il est allé à son bureau passer un coup de fil.
— Vous êtes venu en avance, constate-t-elle.
— Je suis venu vérifier si tout était en place.
— Ce n’était pas la peine. Le Révérend s’est occupé de tout et voyez vous-même : tout est en ordre.
— Oui, je sais. Et j’apprécie.
— Vous avez de la chance qu’il soit aussi compréhensif, Elliot.
Le Révérend Bedford arrive. « Voulez-vous que je joue la musique dès l’arrivée des invités ? », demande l’assistante.
— Pourquoi ne le demandez-vous pas au marié ? répond l’homme d’Église.
— Bien, je vous fais confiance, mademoiselle Devon, affirme Elliot. Tout ce que vous déciderez sera parfait pour moi.
Le Dr Rossi et Matthew se retrouvent au Square. Matthew demande s’il a des regrets. Michael dit simplement qu’il leur souhaite tout le bonheur du monde.
Rita et Norman accrochent un tableau dans l’appartement que les frères Harrington partagent désormais depuis le départ de leur père. Ils se sont installés en face du square, sur Glover Street, plus précisément dans l’appartement au-dessus de la pharmacie, autrefois habité par Calvin Hanley.
Ils se taquinent, puis Norman tente d’embrasser Rita, mais elle ne veut pas, ce qui vexe Norman. Rita lui dit qu’elle ne veut pas qu’il se fasse de fausses idées. Norman s’énerve : « Pourquoi en faire tout un plat pour un simple baiser ? »
Il finit par l’embrasser. Rita n’est pas à l’aise et s’en va.
Rodney revient et dit à Norman qu’il a reçu une lettre de Leslie. Leur père est à Londres et a parlé au téléphone avec leur tante Laura, qui est à Paris.
Norman n’est pas intéressé de savoir tout ceci. Il est plus intéressé par ce qui se passe ici et demande comment ça s’est passé avec les Schuster et s’ils aiment le manoir.
« Pourquoi ne l’aimeraient-ils pas ? » demande Rodney en haussant les épaules. Pour Norman, c’est maintenant le futur qui importe.
Constance et Allison mettent les dernières touches à leur tenue. Allison a quelques problèmes à mettre son chapeau. Allison ne souhaite pas l’aide de sa mère. « Laisse-moi tranquille ». Mais Constance insiste. Allison se retourne, en colère : « Je t’ai dit de me laisser tranquille ! »
Elle est tellement fébrile qu’en se retournant, elle renverse un vase qui se brise.
Matthew entre au même moment et demande ce qu’il se passe. Allison lui dit que ce n’est rien, elle a juste cassé un vase sans le faire exprès. Elle s’apprête à ramasser les morceaux lorsque Constance lui demande de ne pas s’en occuper. Allison insiste et cette fois, c’est Constance qui s’énerve : « Je t’ai dit de laisser tomber ! ». Vexée, Allison monte à l’étage.
« Oh, Matt, qu’est-ce que j’ai fait à ma fille ?… », se plaint-elle. Matt lui répond qu’elle n’a rien fait, elle est juste sur le point de se marier.
Constance craint que le lien entre elle et Allison ne soit rompu à tout jamais. Il la rassure avec des paroles réconfortantes, puis Allison redescend, calmée, et annonce qu’elle est prête.
Avant de partir, Constance contemple longuement sa maison, pensant sans doute que lorsqu’elle reviendra au bras de son nouveau mari, rien ne sera plus comme avant.
Matt aide Constance à entrer dans la voiture et la conduit à l’église.




