Jeudi 1er avril 1965
Abandon
Quelque temps plus tôt, tandis que George Anderson s’était enfermé dans son bureau avec un revolver dans la main, il avait reçu l’aide d’Elliot Carson. Après quelques mois passés au sanatorium de Greenvale, George revient à la maison pour une période d’essai. Une nouvelle fois, Elliot Carson, en le conduisant à la maison, lui procure de l’aide. Mais dans l’esprit confus de George, Elliot Carson est le seul qui a besoin d’aide.
Le square. Le pilori. Le canon. La neige sur le sol. Elliot Carson conduit George dans sa voiture bon marché.
La voiture s’arrête devant les bureaux du Clarion. George demande à Elliot si les habitants de Peyton Place lui rendent la vie dure. Elliot lui dit de ne pas s’inquiéter pour lui : il va bien.
Paul apparaît au coin de la rue lorsque George passe la double porte du Peyton Professional, une mallette à la main. C’est en fait l’entrée du cabinet du docteur Rossi.
Elliot, quant à lui, porte un bagage et s’apprête à marcher jusqu’au magasin maritime lorsque Paul vient vers lui.
Ils parlent brièvement de George et Paul avoue ne l’avoir jamais rencontré, mais avoir déjà entendu parler de lui. Il se souvient notamment qu’on le surnommait « l’assureur médiocre ».
Michael est dans son bureau en train de parler avec Julie lorsque George débarque. Le médecin l’accueille chaleureusement : « George… Comment vous sentez-vous ? C’est bon de vous voir de retour. »
Julie confirme les paroles de Michael. Le médecin laisse le couple seul, prétextant avoir des appels à donner.
Avant qu’il ne retourne dans son bureau, George le remercie d’avoir trouvé du travail à sa fille. Il ajoute : « Puisque vous avez également trouvé du travail à Julie et Betty, pourriez-vous en trouver un pour moi ? »
Michael n’y voit aucun inconvénient : « Je suis sûr que ce n’est pas le travail qui manque dans cette ville. Venez me voir demain, je verrais ce que je peux faire. »
Constance aperçoit Elliot par la fenêtre de la librairie, et se précipite à l’extérieur pour aller lui parler.
Ils discutent notamment du retour de George. Puis Constance lui dit qu’elle s’inquiète pour Elliot.
Elle ne veut pas qu’il fasse de bêtises (par exemple affronter de face Leslie), car il est sous liberté surveillée. Elliot est touché par la démarche de Constance.
Après le départ de Constance, Elliot ouvre un paquet lorsqu’un coursier lui apporte une citation à comparaître pour demain, dans le cadre de l’affaire sur le testament de Catherine Peyton Harrington.
Il se voit contraint de présenter le journal d’Elizabeth.
Au secrétariat du cabinet Rossi, Julie est avec George.
Ils attendent Betty pour aller déjeuner ensemble. Julie lui fait savoir qu’elle est vraiment heureuse de le voir revenir à la maison. George a l’air très serein. Ils s’étreignent.
Matthew Swain sort du Clarion et entre au magasin maritime qui se trouve juste à côté. Elliot lui montre l’assignation le contraignant à produire le journal devant la Cour.
Elliot pense que Paul a quelque chose à voir avec cette assignation. Matthew lui dit que si le journal est remis à la justice, Leslie ne se gênera pas pour faire savoir à toute la ville qu’Elliot est le père d’Allison.
Elliot est dans une impasse : « J’ai promis à Constance de ne pas dire à Allison que je suis son père. Je devrais peut-être brûler ce maudit journal. »
Matthew le met en garde : s’il fait ça, il détruit une preuve.
Allison se promène le long du quai et aperçoit Norman assis sur le rebord, en face d’un magasin fermé. Elle s’approche de lui. « Ça ne va pas te rendre service de rester planté ici. Viens plutôt te balader avec moi. »
Silencieusement, Norman se lève et marche doucement au côté d’Allison.
À la librairie, Rita choisit un livre. Elle prévient Constance qu’elle viendra le chercher demain, lorsqu’elle aura reçu son salaire.
La jeune femme s’apprête à partir lorsque Norman et Allison entrent dans la librairie. Norman présente Rita à Allison. Allison lui dit qu’elles avaient l’habitude de se croiser à l’école.
Avant de partir travailler, Rita dit à Norman qu’elle espère qu’il n’a pas eu de problème avec son frère. Il lui répond qu’elle n’a pas à s’inquiéter à ce sujet.
Même si elle est consciente de la présence de Constance, Allison discute avec Norman de faits privés. Elle lui dit qu’elle est ravie qu’il se soit trouvé une petite amie.
« Tu veux dire que tu n’es pas jalouse ? » demande le jeune homme.
Allison affirme qu’il n’en est rien. « Pas même un tout petit peu ? », insiste Norman. « Eh bien, peut-être un tout petit peu », concède Allison.
Dans le bureau de Maître Theodore Dowell, situé au-dessus de la banque, l’avocat converse avec Leslie.
Ce dernier lui apprend que Paul Hanley a trouvé le journal d’Elizabeth et qu’il l’a confié à Elliot. « Paul pense que c’est moi qui étais à la maison de la plage le soir du meurtre. Il pense que je l’ai tuée et il est prêt à témoigner que c’était ma voix qu’il a entendue ce soir-là ».
Dowell lui demande si Paul le fait chanter : « Si vous voulez mon avis, vous feriez mieux de laisser tomber. Cette bagarre contre le codicille du testament de Catherine risque de donner lieu à un nouveau procès pour meurtre ».
Soudain, Leslie voit par la fenêtre Norman traverser le square en riant, accompagné d’Allison et Constance. C’est la première fois qu’il voit son fils rire depuis très longtemps.
Il vient de prendre sa décision : il laisse tomber l’affaire du codicille.
Rita est derrière le comptoir du bar d’Ada Jacks, occupée à se limer les ongles lorsque sa mère entre par la porte de devant. Le bar est fermé et tous les chaises et tabourets sont sur la table et le comptoir.
Ada fait remarquer à Rita que Kitch Brunner n’a jamais observé ses ongles, pourtant impeccablement soignés.
Rita lui dit qu’elle a rendez-vous avec Norman Harrington, ce qui ravit Ada, car elle a toujours pensé que Norman était un garçon agréable.
Cependant, Rita s’inquiète au sujet de Leslie. Ada lui dit de ne pas s’en faire pour ça, elle en fera son affaire. « Tu connais bien Leslie Harrington ? » demande Rita. Ada lui répond qu’elle connaît Leslie depuis très longtemps.
Dans une pizzeria, George s’efforce d’amuser Julie et Betty en leur racontant des blagues sur les psychiatres.
Julie regarde sa montre et s’aperçoit qu’il est temps pour elle de reprendre le travail. Elle dit à son mari qu’elle rentrera tôt ce soir, car elle veut préparer un repas spécial pour le dîner.
George se tourne vers Betty et lui demande si elle aime son travail à l’hôpital. Betty opine et lui demande comment il compte occuper le reste de sa journée. Il prévoit de s’asseoir sur le fauteuil de la salle de séjour et flâner toute la journée.
Betty part la première, suivie par George (qui paie l’addition) et Julie.
Dehors, au square de Peyton Place, Rodney se précipite vers Betty. Il lui dit qu’il a vu son père mais qu’il n’a pas osé l’aborder, de peur de le déranger. « Je pensais qu’en me voyant, cela pourrait le bouleverser. »
Betty trouve cela ridicule : « Il lui en faut plus pour être bouleversé. » Il est passé par des moments terribles ces derniers temps, mais il a à cœur de s’en sortir.
Rodney lui dit qu’elle aussi est passée par des moments difficiles. Et aujourd’hui, tout va mieux. C’est incroyable comme les choses peuvent changer.
Betty acquiesce et ajoute : « Tu sais, il y a à peine quelques mois, Papa et moi étions ici même, assis dans ta voiture. Il m’avait demandé si la psychiatrie pouvait l’aider et j’ai répondu oui. Mais je ne savais pas ce que je disais. Parce que je ne savais pas vraiment ce qu’est la psychiatrie. »
Elle retourne travailler et Rodney se propose de la déposer en voiture. Elle décline l’offre poliment.
« Tu sais, il me semble que je passe la moitié de ma vie à offrir des promenades en voiture à des gens », plaisante le jeune homme.
À l’usine Peyton, la secrétaire temporaire de Leslie, Marian, se trouve avec son patron dans son bureau. Elle l’informe que George a appelé pendant qu’il était absent. Leslie lui dit que si jamais George rappelle, elle doit lui dire qu’il n’est pas joignable.
Au même moment, Paul entre sans frapper. Leslie congédie Marian.
Paul lui demande pourquoi Leslie abandonne son action en justice contre le codicille. « Parce que je ne pense pas pouvoir gagner », répond l’homme d’affaires.
Paul accuse Leslie d’avoir assassiné sa sœur. Il pensait pouvoir le dire au tribunal. Quoiqu’il en soit, il rendra ce fait public.
« Comment ? En citant les phrases d’un journal que vous ne possédez plus ? », ironise Leslie.
Leslie somme Paul de quitter son bureau immédiatement et lui conseille de laisser tomber cette histoire.
Mais Paul continue à faire pression sur Leslie. Il claque des doigts : « Vous me congédiez comme ça ? Dites-moi, Harrington, pensez-vous vraiment que je vais me contenter de partir et de laisser tomber cette affaire ? »
Leslie lui dit qu’il est très arrogant et lui demande encore une fois de partir.
Paul ne se démonte pas pour autant et tient tête à l’homme d’affaires : « Vous aimez donner des ordres aux gens, n’est-ce pas ? Eh bien, profitez-en bien, parce que bientôt vous n’en aurez plus l’occasion. » Finalement, Paul quitte le bureau.
Au secrétariat, George attend pour voir Leslie. Paul sort du bureau de Leslie et se présente à George avant de partir.
Puisque George est ici, Leslie consent à le recevoir. Il se rend dans le bureau où Leslie s’enquiert de sa santé. Il lui offre un verre. George accepte un ginger ale.
George lui dit qu’il a eu des problèmes, mais qu’il est en pleine forme maintenant. Il est venu rembourser les frais du sanatorium que Leslie a payé pour lui. Il se met en colère lorsqu’il parle de l’arrangement que Leslie a fait avec Betty au sujet de l’annulation du mariage.
Selon George, c’est Leslie qui l’a enfermé au sanatorium. George prend son verre et le fracasse sur la table. Il sort du bureau, fou de rage, et retrouve Paul Hanley dehors. Ce dernier propose de le reconduire chez lui en voiture.
George prend place dans la voiture. Paul conduit George tandis que la scène se termine.




