Episode 167

Mardi 11 janvier 1966

Le témoignage de Betty

Dans l’affaire « le comté de Peyton contre Rodney Harrington », le procureur John Fowler a appelé Betty Anderson à la barre. Le procureur sait que Betty peut être un témoin clé pour la défense. C’est la raison pour laquelle il l’a appelée en premier, pour éviter cette possibilité.

 L’entrée du Palais de Justice où les gens entrent et sortent. 


Betty est appelée à témoigner. Elle prête serment. John Fowler l’interroge. 

— Mademoiselle Anderson, le sergent Goddard a témoigné que la nuit du 16 juillet, lorsqu’il est arrivé à l’appartement de l’accusé pour l’interroger sur la mort de Joseph Chernak, vous étiez présente. Est-ce bien correct ?

— Oui. 

— Mademoiselle Anderson, vous étiez à un moment donné mariée à l’accusé Rodney Harrington. Exact ?

— Oui.

— Mais votre mariage a pris fin il y a plus d’un an. Continuez-vous à entretenir des rapports sociaux avec Rodney Harrington ? 

— Non.

— Étiez-vous déjà allée à l’appartement de l’accusé avant la nuit en question ?

— Non. 

— Veuillez dire à la cour ce qui vous a poussé à vous rendre pour la première fois au domicile de votre ex-mari ce soir-là.

— J’étais inquiète.

— Pour quelle raison ?

— Je ne sais pas. 

— Vous étiez employée à l’hôpital à cette époque, n’est-ce pas ?

— Oui.

— Est-ce que votre visite à son appartement avait quelque chose à voir avec un appel téléphonique reçu pendant que vous étiez de service à l’hôpital ? Un appel téléphonique d’une personne demandant qu’une ambulance soit envoyée sur le quai ?

— Oui.

— Savez-vous qui a passé cet appel ?

— Oui. C’était Rodney Harrington.

— Comment le savez-vous ? S’est-il identifié ?

— Non. J’ai reconnu sa voix.

— À aucun moment durant la conversation, il ne s’est identifié ?

— Non.

— Après avoir raccroché, qu’avez-vous fait ?

— J’ai envoyé une ambulance. Puis j’ai quitté le service peu de temps après. 

— Êtes-vous allée directement à l’appartement de votre ex-mari quand vous avez quitté votre poste ?

— Non. 

— Où êtes-vous allée ?

— À une fête donnée par M. et Mme Schuster. 

— Combien de temps êtes-vous restée là-bas ?

— Un peu plus d’une heure.

— Étiez-vous encore chez les Schuster quand Mme Anna Chernak a été informée du décès de son fils ?

— Oui. 

— Avez-vous fait le lien entre la mort de Joe Chernak sur le quai, et l’appel téléphonique de votre ex-mari demandant qu’une ambulance soit envoyée ?

— Pas exactement.

— Que voulez-vous dire par « pas exactement » ? Avez-vous quitté la fête pour aller à l’appartement de votre ex-mari ?

— Oui. 

— Je vais donc répéter ma question : avez-vous fait le lien entre la mort de Joe Chernak et l’appel téléphonique anonyme ?

— Tout ce que je sais, c’est que je voulais parler à Rodney.

— Votre ex-mari était-il à la maison quand vous êtes arrivée ?

— Oui.

— Qui d’autre était là ?

— Personne d’autre. 

— Le sergent Goddard a pourtant témoigné que le frère de Rodney Harrington était là.

— Norman est arrivé plus tard.

— Alors vous êtes restée seule avec votre ex-mari. Pendant combien de temps ? 

Steven se lève et objecte : 

— Votre Honneur, il s’agit là d’une tentative pour discréditer Mlle Anderson. 

— Je reformule ma question, répond Fowler. Depuis combien de temps étiez-vous là avant que Norman Harrington arrive ? 

— Une dizaine de minutes environ.

— Est-ce que, durant ces dix minutes, l’accusé a admis que c’est lui qui a passé l’appel téléphonique à l’hôpital ?

— Oui.

— A-t-il admis avoir été sur le quai plus tôt dans la soirée ?

— Oui.

— A-t-il admis s’être battu avec Joe Chernak ?

— Oui. 

— A-t-il admis savoir que Joe Chernak était mort ?

— Oui, mais c’était un accident.

— Avez-vous été témoin de la bagarre, mademoiselle Anderson ?

—  Non, mais…

— Je n’ai plus de questions.

Steven se lève pour contre-interroger Betty. 

— Mademoiselle Anderson, vous avez dit avoir assisté à une fête donnée par les Schuster avant de vous rendre à l’appartement de l’accusé. Pourriez-vous dire à la cour qui vous y accompagnait ?

— Vous.

— Avez-vous, à un moment quelconque durant cette soirée, discuté avec moi de l’appel téléphonique que vous avez reçu de l’accusé ?

— Non.

— Pourquoi ?

— Parce que cette affaire ne me concernait pas. 

— En d’autres termes, vous n’aviez pas envie de vous impliquer ou d’impliquer quelqu’un d’autre dans les affaires de Rodney Harrington ?

— C’est exact. 

— Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?

— Nous avons appris que Joe Chernak était mort. J’ai pensé à l’appel téléphonique et j’ai pensé à Rodney. Il avait peut-être des problèmes et j’étais la seule à savoir. Je devais découvrir ce qu’il s’était vraiment passé.

— Auriez-vous fait la même chose pour d’autres connaissances si vous pensiez qu’elles pouvaient avoir des problèmes ?

— Oui, je pense que oui.

— Alors, aller à son appartement n’était pas un acte d’allégeance pour un ex-mari, mais un acte de compassion pour un être humain. Vous auriez fait la même chose pour n’importe qui d’autre.

— C’est exact.

— Après que l’accusé a raconté les événements qui s’étaient produits plus tôt dans la soirée, a-t-il annoncé son intention d’aller au poste de police volontairement ?

— Oui.

— Et a-t-il effectivement ouvert la porte pour partir au poste de police ?

— À votre connaissance, savait-il que le sergent Goddard se trouvait devant la porte lorsqu’il l’a ouverte ?

— Non.

— Je vous remercie, mademoiselle Anderson. Je n’ai plus de questions, votre Honneur.

Fowler se lève.

— Une dernière question, mademoiselle Anderson. Êtes-vous toujours employée à l’hôpital de Peyton Place ?

— Non.

— Voulez-vous dire à la cour où vous travaillez actuellement ?

— Je travaille pour M. Martin Peyton.

— M. Peyton. Le grand-père de votre ex-mari ?

— Oui.

— Plus de questions. 

— Vous pouvez vous retirer, mademoiselle Anderson, annonce le juge.

Les gens quittent doucement le Palais de Justice. Betty est avec sa mère, Julie. Rodney appelle la jeune femme et demande à lui parler quelques minutes. Julie les laisse seuls. 

Plus loin, Steven informe Leslie : 

— Fowler a un très bon assistant. Demain nous lui achèterons un collier et une laisse. 

Rodney et Betty partent dans la décapotable du jeune homme. Steven rentre à son bureau. Leslie se dirige vers Julie. Ils font un bout de chemin à pieds ensemble, tout en parlant. 

Leslie se remémore avec nostalgie le temps où elle était sa secrétaire.

— On devrait sortir ensemble, Julie. 

— Je ne sais pas si j’y suis prête, Les. 

— Tu ne savais pas avant non plus, jusqu’à ce que ça arrive.

Julie quitte Leslie et se rend à la librairie. Ne voyant pas Constance, elle l’appelle. 

Constance est en haut des escaliers. Elle descend et demande des nouvelles de Betty. Julie est venue lui demander comment Elliot compte rapporter le témoignage de Betty dans le Clarion. 

— Eh bien, nous n’en avons pas parlé, répond Constance. Je suppose qu’Elliot ne fera rien qui pourrait nuire à Betty.


Rodney conduit Betty jusqu’à la maison sur la colline. Il la remercie de l’avoir soutenu dans le témoignage qu’elle a produit. 

Betty parle de Michael et Stella qu’elle a vus ensemble au restaurant italien. 

Ils arrivent au manoir Peyton. Betty sort de la voiture, remercie Rodney de l’avoir déposée ici. Puis Rodney redémarre et s’en va. 


Rita prépare du café derrière le comptoir du drugstore lorsque Norman arrive. Il plaisante : 

— Aubergiste, un peu de foin pour mon cheval et j’aimerais…  

Norman lui dit qu’il aimerait la voir ce soir, mais elle lui dit qu’elle est obligée de rester à la maison, parce que sa mère a la grippe ou quelque chose comme ça. 


À l’hôpital, dans la salle de rééducation, Allison demande au thérapeute Russ Gerhing un verre d’eau. 

Elle ne veut pas faire ses exercices aujourd’hui. Elle veut retourner dans sa chambre. 

Gehring lui dit qu’elle est trop capricieuse et qu’elle n’est pas une battante. Il la force à faire ses exercices. 

Allison voudrait qu’il l’aide à se coiffer. Il lui répond qu’elle n’a qu’à s’en occuper toute seule. 

Elle le gifle de sa main droite avant de partir. 


John Fowler entre dans la salle de rééducation pour parler à Russ. Il lui demande si Allison commence à se souvenir de l’accident. 

Ils parlent ensuite de Marian et du fait qu’elle travaillait en étroite collaboration avec Russ. John a un petit rictus : 

— Je vois que vous la connaissez bien. Trop bien même. 

Russ s’apprête à frapper John, mais le District Attorney lui attrape le poignet. Ils se regardent un moment, puis John s’en va. 


Au drugstore, Steven s’entretient avec Rita. Cette dernière lui fait savoir qu’elle a reçu une autre citation à comparaître. Cette fois elle émane du bureau du District Attorney. Elle s’attendait plutôt à être appelée par la défense. 


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