Mardi 9 novembre 1965
Le témoignage de Stella
Dans le procès opposant Rodney Harrington à la population de Peyton Place, une enfant, Kim, a témoigné qu’elle avait vu Rodney sur le quai en train de jeter un crochet de pêcheur à Joe Chernak. Maintenant, le procureur général John Fowler est prêt à appeler son dernier témoin, un témoin crucial.
Le Square. Le tribunal. La salle d’audience. John Fowler appelle Stella Chenak à la barre.
— J’appelle Stella Chernak à la barre.
Stella se lève doucement de son siège, à côté d’Ada, et se dirige vers la barre des témoins où elle prête serment.
John lui demande quelle relation elle a avec le défunt. Elle lui répond qu’elle est sa sœur. John démarre l’interrogatoire :
— Connaissez-vous Rodney Harrington ?
Stella regarde Rodney :
— Nous nous sommes rencontrés.
Elle raconte alors que Rodney est venu chez elle le jour du meurtre pour voir Joe. Rodney a menacé de tuer Joe. Murmures dans la salle.
John lui demande de dire mot pour mot ce que Rodney lui avait dit. Elle répète lentement :
— Dites à votre frère que je l’aurais. Dites-lui que lorsque je l’aurais attrapé, je le tuerais.
Nouveau murmure dans la salle. Le juge cogne son marteau pour faire silence. Rodney se lève.
— C’est un mensonge. C’est un mensonge, crie-t-il.
Le juge demande à la défense si elle veut un ajournement. Steven répond que non et il contre-interroge Stella.
Il demande à Stella de lui dire comment Rodney était habillé ce jour-là. De par les réponses évasives de Stella, il tente de prouver qu’elle ne pouvait pas se rappeler mot pour mot ce qu’a dit Rodney.
Il essaie aussi de prouver qu’il n’y avait pas de témoins de la scène. Il est un peu déstabilisé lorsque Stella lui dit que le Dr Rossi était là. Mais il lui fait dire qu’il n’a pas entendu la conversation parce qu’il examinait Gus dans une autre pièce.
L’audience préliminaire est terminée. Le juge a suffisamment d’éléments en main pour prendre une décision et décide d’envoyer Rodney en procès. Il est convoqué à la cour supérieure le 18 de ce mois à neuf heures.
Dans le couloir, Leslie, Steven et Rodney s’entretiennent. La tension est palpable.
Norman s’en va, sans doute, pour rejoindre Rita.
Steven demande à Rodney d’aller se balader avec lui sur le quai. Leslie, de son côté, demande à Dowell ce qu’a dit Martin Peyton, et il exige une réponse. Il veut savoir si Peyton lui a demandé de perdre l’affaire, car après tout, Dowell représente Peyton et Peyton déteste suffisamment Leslie et ses fils pour faire une chose pareille.
— Vous nous représentez, moi et mon fils. Vous représentez aussi Martin Peyton. Martin Peyton fera tout ce qui sera en son pouvoir pour me détruire, moi et mes fils. Et vous savez cela. Vous l’avez toujours su.
Cependant, Dowell assure qu’il n’a jamais pensé à ceci. Pour Leslie, ce n’est éthiquement pas correct de défendre à la fois les Harrington et Martin Peyton.
À l’hôpital, Michael donne une prescription à une infirmière.
Constance arrive, les traits tirés, et parle avec le médecin. Elle a fait les examens prescrits par le Dr Morton et attend maintenant les résultats.
Marian Fowler arrive à son tour et parle brièvement à Michael et Constance. Elle demande des nouvelles d’Allison et Constance lui dit qu’il n’y a pas de changement.
Betty se dirige vers eux l’air sombre. Elle ne les salue même pas tant elle est perdue dans ses pensées.
Mike l’appelle et elle se retourne. Elle lui raconte que Stella Chernak a témoigné et qu’elle a enfoncé Rodney en prétendant qu’il avait menacé de tuer Joe. Et à cause de sa petite protégée, Rodney est maintenant inculpé de meurtre.
Au manoir, Doris demande à Kim si elle va bien. Kim incline la tête pour dire oui.
— Bien, lui répond Doris avec un faible sourire. Papa va bientôt rentrer et nous ferons quelque chose d’amusant, qu’en penses-tu ma chérie ?
Anna Chernak entre dans la pièce, le visage livide, et demande si elles veulent prendre un verre de lait dans le salon.
Doris préfère du café pour elle. Soudain, Kim prononce une phrase qui fait sursauter les deux femmes :
— Joe est mort.
Doucement, Kim monte les escaliers menant au premier tandis que Doris s’assoit sur le canapé du salon. Anna lui apporte le café. Doris porte un regard condescendant sur Anna :
— Je suis désolée, Anna.
Pour Anna, il serait préférable qu’elle s’en aille pour quelques jours.
— Nous en reparlerons plus tard, s’empresse de lui répondre Doris.
Kim jette la poupée par-dessus la balustrade des escaliers et descend la chercher. Elle s’approche de Doris et pleure :
— Ma poupée est morte !
David entre et prend Kim dans ses bras.
— Que se passe-t-il ?
Doris lui dit qu’ils doivent rentrer à New York et mettre Kim dans un institut, où des personnes compétentes pourront l’aider. David porte Kim tandis que la scène prend fin.




