Episode 136

Lundi 01 novembre 1965

La conférence de presse

Ce matin, l’audience pour la libération sous caution dans l’affaire du meurtre de Joe Chernak s’est tenue. Et pour l’instant, Rodney Harrington s’est vu rendre sa liberté. Liberté de voir dans une sombre chambre de l’hôpital de Peyton Place Allison Mackenzie dans le coma. 

L’entrée principale de l’hôpital de Peyton Place. 


Rodney entre dans la chambre d’Allison et se baisse près du lit pour l’embrasser. Allison est toujours dans le coma et Rodney l’observe longuement et amoureusement avant de quitter la chambre. 

Dans le hall, il se voit offrir une tasse de café par Betty Anderson. La jeune femme lui parle de Russ Gehring, le psychothérapeute de l’hôpital. 

Russ Gehring rencontre Marian Fowler dans le hall. Ils commencent à se disputer. Russ souhaite lui parler et elle accepte une rencontre en tête-à-tête dans la salle de thérapie. 


Elliot et Constance retournent chez eux après avoir rendu visite à Allison. Ils reçoivent une lettre de Matthew venant de l’Inde. 

— Nous devrions peut-être lui écrire pour lui dire ce qui s’est passé, suggère Constance. 

Mais Elliot pense que cela ne pourra que l’inquiéter. Le téléphone sonne. John Fowler souhaite rencontrer Constance. 


Theodore Dowell s’entretient avec Rodney, Leslie et Steven pour la préparation de l’audience. Dowell explique pourquoi ils ne veulent pas que Rodney témoigne. 

Le jeune homme dénigre toutes ces explications. Il insiste pour témoigner sur ce qui s’est passé sur le quai. 

Steven est d’accord avec Dowell pour que Rodney ne témoigne pas. Cela ne pourrait que lui porter préjudice. 

Rodney demande à son père s’il va laisser faire ça. 


John Fowler rencontre Elliot et les autres membres de la presse dans son bureau pour une conférence de presse. Randy, le photographe, teste son appareil. Elliot entre et le salue. Sont présents à la conférence : M. Sanford, John Fowler, Elliot Carson, Jim Fogarty, Randy et Mitch. 

John Fowler entre. 

— Messieurs. Tout le monde est là ? Parfait. Bien, vous êtes tous ici pour poser les mêmes questions. Cela semblait donc une bonne idée de tous vous faire venir ensemble. Je présume que vous avez obtenu les informations de routine du palais de justice concernant la caution. Je suis à votre disposition pour plus de détails… Oui, monsieur ?

John donne la parole à un journaliste qui se prénomme Mitch. 

—  Que s’est-il passé, John ? Nous savons tous qu’il n’y a eu aucun précédent de libération sous caution dans une affaire capitale. 

— Eh bien, Mitch, c’est la procédure. Un appel a été fait et a cassé la précédente décision. 

— Sur quelle base ?

— Sur deux bases. D’abord parce que le jeune Harrington a un dossier judiciaire vierge, et aussi parce qu’il y a des circonstances atténuantes.

— Vraiment ? intervient Sanford, un autre journaliste. 

John se tourne vers lui et l’interroge du regard.  Sanford se lève.

— Regardons les faits, monsieur Fowler. La caution dans une affaire capitale est sans précédent. Ici, elle est accordée. Je pense que tout le littoral atlantique est en désaccord avec cette décision. Et je l’espère tout le pays. Nous avons vu assez de favoritisme dû au rang et au pouvoir. 

— Votre jugement est quelque peu présomptueux, fait remarquer Fowler. 

— Peut-être. Mais là n’est pas la question. Nous sommes venus ici pour avoir votre version des faits. Franchement, je trouve exaspérant de vous voir tourner autour du pot de la sorte. Pourriez-vous être un peu moins diplomatique ?

— Je fais mon métier, monsieur Sanford, et je pense que je le fais bien. Tout ce que qui a été entrepris dans cette affaire est légal. 

Stanford poursuit :

— Pensez-vous que si la situation avait été inversée, et que cela avait été le jeune Chernak qui aurait fait appel de la décision, vous le lui auriez accordé ?

— Peut-être. S’il avait des circonstances atténuantes.

— Il n’y en aurait sûrement pas eu.

Fogarty, un autre journaliste, se lève :

— Ce n’est pas tant la libération sous caution qui pose problème, mais le montant de cette libération qui avoisine un chiffre qu’un homme moyen ne pourra jamais voir sur son compte en banque. 

— Allons, soyez franc avec nous, John., reprend Mitch. N’est-ce pas le pouvoir de l’argent qui a fait sortir le jeune Harrington ?

— Je n’ai aucune raison de penser cela. 

— Alors, quelle est votre supposition ? s’enquiert Sanford. 

—  Je ne suis pas d’humeur à supposer. 

— Eh bien, pour être franc, mon journal m’a envoyé ici pour avoir votre supposition. Du temps perdu. 

Sanford se lève, déçu. Il ajoute : 

— Nous devons attraper le prochain train pour Boston.

Il récupère son chapeau. 

— Merci, M. Fowler, vous avez été d’une aide inestimable, raille-t-il. 

Fowler rit pour cacher qu’il est mal à l’aise.  

Sanford s’en va. John reprend contenance :

— Bien, avons-nous fait le tour de la question ? 

— Pensez-vous vraiment avoir fait le tour de la question ? interroge Fogarty. 

Randy avance avec son appareil. 

— OK, si nous prenions quelques photos, monsieur Fowler. 

—  Je ne suis pas très photogénique.

—  Ça ne prendra que quelques minutes. Mon journal en a besoin et si je ne lui fournis pas de clichés, je serai renvoyé. Et vous ne voulez pas avoir cela sur la conscience, n’est-ce pas ? OK. Ne bougez pas… Bien, prenons-en une autre… ici. 

Pendant ce temps, Fogarty s’approche d’Elliot. 

— Vous êtes Elliot Carson, n’est-ce pas ?

— Oui. 

— Jim Fogarty, du Hastings Sun. 

Ils se serrent la main. Fogarty poursuit :

— J’ai couvert votre procès. Je ne savais pas que vous étiez journaliste. 

— Eh bien en fait, j’ai une petite expérience, mais je me considère moi-même comme un néophyte. 

— Matt Swain pensait que vous étiez capable de lui succéder, et il a eu raison.  

— Merci.  

— Vous ne trouvez pas qu’il a le charisme de son père ? demande Fogarty à propos de John. 

— … et son savoir-faire, complète Elliot. 

— Nous devrions nous parler un de ces jours. 

— J’aimerais beaucoup. 

Randy continue à faire ses photos. 

— Ne bougez pas. OK. Encore une dernière, avec un visage plus sérieux, juste ici. 

— Je pense que c’est assez maintenant, Randy, conclut John. 

— OK, je vous en ferais parvenir quelques-unes par courrier. 

Il se tourne vers Mitch :

— Tu es prêt ?

Mitch soupire :

— C’est moi qui t’attends.

Mitch se tourne vers Elliot et Jim. 

— Que diriez-vous d’une petite bière, monsieur Fogarty ? Monsieur Carson ?

— Je suis désolé, mais j’ai un autre rendez-vous, répond Fogarty. 

— Une autre fois pour moi, dit Elliot. 

— Très bien. Dans ce cas, à bientôt. 

Tous partent, à l’exception d’Elliot et de John. Le procureur s’approche du nouveau rédacteur du Clarion. 

— Elliot, je vous ai trouvé très silencieux. 

— Je vous retourne le compliment. Depuis quand une conférence de presse débute-t-elle sans une déclaration d’ouverture ? 

— Eh bien, n’ai-je pas suivi les règles de Robert ? 

— Vous n’avez même pas suivi les règles du marquis de Queensburry.

— M’accusez-vous d’avoir battu en retraite ? 

— Vous êtes également très bon pour rallier l’opinion des gens à la vôtre. Et pour étouffer l’œuf dans la coquille.

— En tant que journaliste, vous objectez à cela ? 

— En tant qu’homme, j’objecte à cela. Si vous avez le sentiment que la caution de Rodney Harrington a été accordée par favoritisme, pourquoi ne le dites-vous pas ? Ou ne l’insinuez-vous pas ?

— Peut-être devrions-nous définir les termes, Elliot. Vous appelez cela une insinuation. J’appelle cela de la discrétion. Cette même discrétion que vous avez utilisée en écrivant votre lettre ouverte au conducteur qui a heurté Allison.


Russ Gehring range la salle de thérapie lorsque Marian Fowler entre pour lui parler. Il la remercie d’être venue. Les enfants qu’il traite le prennent comme il est. Pas les femmes. Il trouve Marian différente des autres femmes. 

Lorsqu’elle s’est proposée pour une place d’auxiliaire, il ne savait pas comment agir vis-à-vis d’elle. 

Au cours de la discussion qu’il a avec elle, il réalise que c’est elle qui a heurté Allison et s’est enfuie. C’était le jour où ils s’étaient vus en cachette. 

Marian était partie bouleversée parce qu’elle avait trompé son mari. Russ l’accuse ouvertement d’être le chauffard qui a percuté la jeune Mackenzie et qui a pris la fuite. 

— Pourquoi ? lui demande-t-il. 

Marian baisse les yeux : 

— J’ai pris peur. Je ne voulais pas que John me demande ce que je faisais sur cette route à pareille heure. 


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