Mardi 26 octobre 1965
Martin Peyton
Leslie Harrington est à Boston pour une mission urgente. Il est venu demander une faveur à un homme qui a toutes les raisons de l’aider. Mais aussi toutes les raisons de le détester.
Le port de Boston. Le pont. Quelques vues de la ville.
Leslie arrive à la clinique privée où est soigné Martin Peyton. L’infirmière à la réception le salue. Elle compose un numéro et annonce Leslie.
Ce dernier se rend dans la suite de Peyton, frappe à la porte et Hannah lui demande d’entrer. Il lui dit qu’il est venu voir Martin Peyton pour une affaire très importante.
Hannah lui rétorque que monsieur Peyton ne voit jamais personne sans rendez-vous. Elle suggère de lui laisser un numéro de téléphone où on peut le joindre.
Leslie lui dit qu’elle ne lui laisse aucune alternative et décide de forcer le passage.
Leslie entre dans la chambre et s’excuse auprès de Peyton pour le dérangement. Martin Peyton (dont c’est ici la première apparition) se trouve dans un fauteuil roulant.
Leslie lui dit que la seule chose qui le préoccupe et de faire sortir Rodney de prison.
Peyton revient sur le passé. Il n’a jamais autorisé le mariage entre Leslie et Catherine.
— Vous avez détruit ma fille. Vous avez détruit Catherine.
Leslie lui répond qu’il aimait Catherine et il a protégé sa mémoire aussi longtemps qu’il a pu.
Peyton considère Leslie comme quelqu’un de vil et de corrompu. Il n’aurait jamais dû lui laisser la direction de la fabrique. Il demande à Leslie de partir.
— Sortez ! lui crie-t-il.
Au manoir, David Schuster prend son petit déjeuner avec Doris. Il lui parle de sa rencontre avec Theodore Dowell.
Il lui a bien fait comprendre qu’il comptait se retirer si jamais il n’approuvait pas les dépenses pour la restructuration et la rénovation de la fabrique.
Il veut pouvoir diriger l’entreprise de la meilleure façon possible, et en tout état de cause, il veut rester l’homme qu’il a toujours été. Doris exprime ses regrets de voir son mari défier le puissant Martin Peyton.
Plus tard, Schuster se rend au Clarion pour y voir Elliot. Il demande tout naturellement des nouvelles d’Allison et de Constance. Elliot lui dit qu’il n’y a pas de changement.
David reconnaît ses torts, mais lui assure qu’il s’est toujours soucié d’Allison. Elliot lui dit qu’Allison avait l’habitude d’écrire une colonne dans le journal pour Matthew Swain. Il l’avait appelée « l’observateur ». Il soupire :
— Plus nous vivons, plus nous apprenons.
Elliot est à la recherche d’un papier en particulier qu’Allison avait écrit.
Il raconte à David qu’il a été voir un certain monsieur Banks, l’homme qui a trouvé Allison sur la route, mais qu’il n’a obtenu aucune information supplémentaire.
Il va se servir d’un des poèmes d’Allison comme préface à sa lettre ouverte dans le Clarion. Il aimerait avoir l’opinion de Schuster à propos de cette lettre. Il précise qu’Allison était consciente de son manque d’expérience.
Quel genre d’individu a pu commettre un tel acte ? En tant que rédacteur en chef, je serais enclin à dire qu’il s’agit d’une personne mentalement instable, mais en tant qu’homme, je suis forcé d’admettre qu’il s’agit peut-être d’une personne fondamentalement honnête, qui a été pris de panique. Comme Allison l’observait, l’être humain est forcé de faire des choix. Nous savons tous que chaque choix implique des conséquences. Et le choix de se taire ne fait pas exception. Je me demande combien d’entre nous peuvent vivre avec un tel fardeau sur la conscience que ce silence impose. Je ne suis pas un oracle, mais j’ai appris que la culpabilité peut seulement amener à l’érosion de l’âme d’un homme.
David est touché par cette lettre ouverte.
— J’aurais aimé l’avoir écrite moi-même, dit-il.
Il voudrait savoir ce qui va se passer si on trouve cet homme qui a pris la fuite. Elliot lui répond qu’il ne pourra jamais oublier sa fille qui avait tellement de joie de vivre. Schuster lui offre toute son aide au cas où Elliot en aurait besoin. Elliot le remercie d’être passé le voir.
À l’hôpital, Michael se rend dans la chambre d’Allison pour l’examiner. Constance vient avec lui.
Constance regarde sa fille avec attendrissement.
— Elle semble si paisible, murmure-t-elle.
Michael lui demande pourquoi elle a été voir le Dr Morton. Constance lui répond qu’elle espère être enceinte. Si tel est le cas, elle veut cet enfant.
Michael lui demande si elle a prévenu Elliot. Avant de pouvoir répondre, Allison remue un petit peu.
Chez les Fowler, Marian Fowler (dont c’est ici la première apparition) est au téléphone avec Nancy Ogden. Son mari John entre et Marian ne le remarque pas. Elle continue sa conversation :
— Dimanche prochain ? Non. Je n’ai rien prévu, mais je dois en parler à John. Il est tellement occupé avec le procès… Non, il ne l’a pas fait. Mais s’il le fait, je ne te dirais rien de toute façon. En tant qu’épouse du procureur général, je suis tenue au silence. Nous prêtons serment. Merci d’avoir pensé à nous. Je te rappelle demain. Très bien. Au revoir.
En raccrochant l’appareil, Marian réalise que John est ici.
— John ! Je ne t’ai pas entendu entrer.
— Je sais. Tu es ravissante.
— Merci. Nancy Ogden vient d’appeler et elle veut que nous venions dîner…
— … dimanche prochain, j’ai entendu. Écoute, avant de dire oui, voyons comment les choses vont évoluer.
— D’accord. Tu es venu en coup de vent ?
— Non, juste pour t’admirer, sourit le procureur.
— J’ai bien peur de te décevoir si tu es venu à la maison pour déjeuner. C’est mon jour d’auxiliaire à l’hôpital.
— Je sais, je n’ai pas oublié.
— Mais tu es venu tout de même.
— Sur une impulsion, juste pour admirer la beauté de ma femme un instant avant qu’elle ne parte.
— Tu dois avoir une meilleure raison.
— Quelle meilleure raison pourrait-il y avoir ?
— Une raison plus pratique.
— Tu m’as démasqué ! En réalité, j’ai égaré mes lunettes de vue. J’espérais les trouver quelque part dans la maison.
— Tu les as laissés sur la table de nuit. Si tu m’avais appelée, je serais venue te les apporter en allant à l’hôpital.
— J’ai appelé, mais tu n’étais pas là.
— J’étais à une vente d’été à White River, explique Marian.
— Et quelle affaire juteuse as-tu conclue cette fois ?
— Je n’ai pas eu la chance d’acheter quoi que ce soit. Le temps d’aller là-bas, j’ai réalisé que j’avais oublié mon uniforme. J’ai dû revenir ici.
— Tu aurais pu manquer ton travail à l’hôpital aujourd’hui.
Marian secoue la tête.
— Je déteste décevoir les enfants. Dès que je suis loin d’eux, ils me manquent.
John comprend qu’elle fait allusion au fait qu’ils n’aient pas d’enfant.
— Marian, nous sommes jeunes. D’autres couples…
— Je sais.
— Peut-être pourrions-nous partir pour un long week-end, prochainement.
— Avant que l’affaire Harrington soit terminée ?
— Eh bien, on ne sait jamais. Ça pourrait se boucler rapidement.
— Tu travailles tellement dur.
— C’est une affaire compliquée, tu sais.
— Est-ce à cause de ton père ? demande Marian à brûle-pourpoint.
— Non, je suis déterminé à me forger des opinions, tu sais cela.
— Supposons que tu réalises que tes sentiments sont en jeu. Comme ne pas être objectif ?
— Comme penser comme mon père ? Tu te trompes, Marian. Si je me sentais trop impliqué, je me retirerais de cette affaire et je laisserais la justice suivre son cours.
— Tu laisserais la justice suivre son cours…
— Pourquoi répètes-tu mes paroles ?
— Je ne sais pas. Tu es tellement sévère. Je suis en retard. Je ferais mieux d’y aller. Merci. Au revoir.
— As-tu lu l’article à propos de la fille Mackenzie ?
Marian se fige.
— Oui, le journal parle d’un délit de fuite.
— Oui.
— La police a-t-elle découvert quelque chose ?
— Ils enquêtent.
— Je suppose qu’ils n’ont pas beaucoup d’indices.
John acquiesce.
— Presque rien.
— Bien. Ils ne vont pas laisser tomber ?
— Non. Ne t’inquiète pas. Ils n’abandonneront pas.
— Au revoir.
Marian se rend dans le jardin, jette son manteau dans la voiture, et à l’abri des regards, heurte délibérément la voiture contre le poteau du garage afin de couvrir les dommages causés lorsqu’elle a heurté Allison.




