Episode 122

Jeudi 30 septembre 1965

Friction

Leslie Harrington est de retour à Peyton Place. Il est revenu pour soutenir son fils, Rodney, durant l’épreuve de l’inculpation et l’audience préliminaire. Et probablement le procès pour meurtre en lui-même. Le passé des Harrington ne doit pas être un fardeau pour lui maintenant. La famille essaie de se persuader que les échecs du passé sont derrière elle. 

L’horloge sonnant midi. Le pilori. Leslie se lève. 


Leslie se rend dans le bâtiment de la banque afin de voir l’avocat Dowell. Ce dernier est occupé avec sa secrétaire. Une fois terminé, il consent à voir Leslie. Dowell dit à Leslie de ne pas essayer d’user de son influence dans l’affaire de Rodney, car cela pourrait être préjudiciable. 

Mais Leslie n’a jamais eu peur d’une bonne bagarre. Dowell avoue ne pas être spécialisé dans le domaine criminel et suggère à Leslie d’engager le meilleur avocat en criminalité qu’il trouvera. Mais Leslie ne veut pas d’un étranger pour s’occuper de cette affaire. Il veut que ce soit Dowell qui s’en occupe. 

— Avez-vous des raisons personnelles pour ne pas vouloir le faire ? s’enquiert Leslie. 

Dowell lui fait lire le papier où il est écrit qu’il représente les intérêts de Martin Peyton. Steven fait irruption dans la pièce et salue Leslie Harrington, qu’il n’a pas vu depuis très longtemps.

Leslie demande à Steven comment va sa mère. Dowell explique à Leslie que Steven est son associé. 


Norman se rend à la pharmacie pour parler avec Rita. Cette dernière est avec un client et Norman s’impatiente. Le client finit par partir et Norman se demande pourquoi l’homme a pris autant de temps à partir. 

Rita lui dit de se calmer et lui demande s’il veut une tasse de café. Norman l’informe qu’ils ont bouclé Rodney. 

— La ville sera plus tranquille, ironise-t-il. 

Il estime que c’est lui le coupable dans cette affaire, et pas son frère. 

— Tu n’as rien fait, lui dit Rita. 

Il informe aussi sa petite amie du retour de son père. Il espère qu’ils pourront de nouveau former une vraie famille. Il voudrait présenter Rita à son père. 

— On ferait peut-être mieux d’attendre, suggère Rita. 

Il s’approche de Rita et lui dit qu’il n’y a pas de retour en arrière possible. Ils s’embrassent.


À l’hôpital, Michael et Robert se préparent à la réunion du comité. Mike doit proposer son projet de recherches, celui qui devrait être financé par la fondation Markham.

La réunion du comité débute. Mike semble nerveux. Le Dr Morton se penche vers lui : 

— Michael, c’est seulement notre comité de direction. Vous ressemblez à quelqu’un qui se retrouve devant ses bourreaux. 

— Y a-t-il une chance qu’ils acceptent ? s’enquiert nerveusement le Dr Rossi.

— Il y a toujours une chance, bien sûr. Et s’ils acceptent, alors que ferez-vous ?

— Bien, ne sommes-nous pas en retard ?

Les deux médecins entrent dans la salle d’audience de l’hôpital. Le comité de direction est déjà présent. 

— Je suis désolé messieurs, nous sommes en retard, s’excuse Mike. Ce sont les inconvénients du métier. 

Le président du comité hoche la tête d’un air entendu.

— Prenez place, Dr Rossi. Dr Morton. 

Les deux médecins s’assoient.

— Comment va Mme Wilkerson ? interroge le président. 

— Elle va bien, répond Michael. 

— Eh bien, messieurs, pouvons-nous commencer ?… Docteur, nous avons lu votre proposition. Je l’ai personnellement trouvée très intéressante. Pour résumé, vous avez besoin des 10.000 dollars de Kenneth Markham pour le projet d’un centre de recherche. Et 10.000 de plus qui viendraient de notre caisse. 

— C’est exact. 

— Comme début ?

— Comme début, oui.

Monsieur Thackery, un membre du comité, intervient : 

— Très honnêtement, docteur, il y a un bon nombre de choses dont nous avons plus besoin qu’un laboratoire de recherche. 

— Docteur, vous devez comprendre le point de vue de monsieur Thackery, enchaîne le président. Vous devez savoir que nous attendons depuis longtemps de pouvoir élargir notre service chirurgical. Vous avez vous-même parlé du problème des salles trop petites en chirurgie. 

Mike acquiesce :

— Oui, c’est vrai. Nous pouvons utiliser plus d’espace. Comme tous les hôpitaux. 

— Mais vous voulez utiliser cet argent dans un domaine dont les habitants de Peyton Place ne bénéficieraient pas immédiatement, rétorque Tackery. 

— Eh bien, c’est une façon de voir les choses, monsieur Thackery. 

— Ne pensez-vous pas qu’un tel projet serait plutôt du ressort d’une université ou d’un hôpital plus grand ? demande le président. 

— Le traitement et la prévention sont la pierre angulaire de notre profession, messieurs. Je vous demande de considérer qu’il y a suffisamment de place pour les deux spécialités à Peyton Place.

— Regardons le côté purement médical un instant, docteur. Vous voulez un laboratoire en hématologie ? N’y a-t-il pas déjà assez de médecins qui font des recherches sur les maladies du sang ?

— Oui. Des milliers dans le monde, concède Mike.

— Alors, pourquoi devrions-nous investir dans ce domaine ?     

— Parce que nous pouvons le faire. Notre contribution sera en effet minime. Cela permettra seulement d’éliminer quelques mauvaises réponses. Toutefois, lorsque les réponses seront les bonnes, nous aurons notre part de responsabilité. 

— Vous en faites une affaire personnelle, docteur. Je ne savais pas à quel point cela comptait pour vous. 

Robert Morton vient au secours de Mike : 

— Vous savez tous que le Dr Rossi a travaillé en hématologie avec le Dr Zeitner à New York, avant de venir à Peyton Place.

— Mais il est venu ici. Vraisemblablement pour pratiquer la médecine générale dans une petite ville. Puis un médecin célèbre est venu nous rendre visite. Et…

— Vous avez raison, Dr Hoyt, approuve Mike. Vincent Markham a eu beaucoup d’effets sur moi. Il m’a ouvert les yeux. Il m’a fait me poser des questions sur ma véritable vocation. Si je pouvais donner tout ce que j’ai à offrir. 

Un autre membre du comité prend la parole pour la première fois : 

— Dr Rossi, nous ne sommes pas dans un tribunal et nous ne voudrions certainement pas vous faire penser que vous êtes à votre procès. 

— Oui, opine le président. Peut-être que je manque un peu de tact. Mais…

— Messieurs, arrêtons de nous voiler la face, dit soudain Michael. Je suis en procès ici. Vous m’accusez d’utiliser cet hôpital à des fins d’immortalité. 

Morton pose un bras sur son confrère pour le calmer. 

— Michael…

Mais Mike est remonté : 

— Je peux finir s’il vous plaît ? Je ne suis pas dans le business de l’immortalité. Je suis simplement soucieux de la vie humaine. Et je pense que nous le sommes tous. 

Morton croit bon d’intervenir :

— Michael, si vous le permettez… Lorsque le Dr Rossi est arrivé à Peyton Place, j’étais le premier à le trouver arrogant et égocentrique. J’aurais voulu qu’il quitte la ville immédiatement. Mais je suis heureux qu’il soit resté. 

— Bob, nous sommes tous d’accord pour dire que le Dr Rossi a fait du bon travail jusqu’à présent, affirme le président. Nous n’aurions pas tenu cette réunion autrement. 

— Je vous rappelle que Kenneth Markham lui a donné l’argent personnellement. Pour l’utiliser à sa convenance. Maintenant, laissez-moi vous poser une question, messieurs. Qu’attendons-nous d’un homme de la trempe du Dr Rossi à Peyton Place ? Il nous a beaucoup apportés. Nous pourrons construire un nouveau service chirurgical plus tard. Messieurs, en tant que chef du personnel de cet hôpital, je recommande à ce que le comité accorde au Dr Rossi ses fonds pour le centre de recherche. 

Michael se lève. 

— Eh bien, si vous voulez bien m’excuser, messieurs, on m’attend en chirurgie dans une demi-heure.

Le président du comité le retient : 

— Dr Rossi. Une dernière question. Si vous n’obtenez pas les fonds pour la recherche, quitterez-vous notre hôpital ?

— Eh bien, je ne sais pas. Cela demande réflexion. Excusez-moi. 

Michael se lève et s’en va. 


Steven frappe à la porte du bureau de Dowell et entre. Il lui parle de Leslie. Il s’est rendu compte que ce n’est pas un homme très facile. Leslie semblait plutôt insatisfait lorsqu’il a quitté le bureau. 

Dowell lui dit que Leslie veut un avocat local pour défendre son fils. Steven saute sur l’occasion et dit qu’il veut défendre Rodney. Dowell le regarde, surpris : 

— Pourquoi ? 

Les raisons de Steven sont purement égoïstes, et il le dit. Il pense que cela pourrait booster sa carrière. Après tout, Rodney est le petit-fils de Martin Peyton. Les poursuites judiciaires ne sont basées que sur un témoin oculaire. Ils ont besoin d’un mobile. Steven souhaite vraiment faire partie de la défense de Rodney Harrington. 


Gus Chernak se balade sur le quai, passant devant la Taverne d’Ada Jacks. Il rejoint Stella qui se trouve sur la jetée où Joe a trouvé la mort. Elle se tient debout, fixant l’eau. 

Gus rappelle à sa fille qu’elle n’a pas mangée de la journée. Il la complimente pour avoir dit la vérité à la police. Puis il lui parle de Leslie Harrington. Gus était dessinateur à la Fabrique et Leslie l’a rétrogradé à un travail à la chaîne de nuit. Son salaire s’en ressent sévèrement. 

Stella lui dit qu’il doit accepter sa condition. Gus se renseigne à propos du job de Stella en Californie et lui demande si elle est ici en vacances. Il lui demande de rester à Peyton Place pour soutenir Anna dans sa peine. 

— Je ne peux pas, répond Stella.

— Tu pourrais travailler ici pour le Dr Rossi. 

— Je ne sais pas, il est trop tôt pour prendre une décision. 

— Je suis fier de toi, lui dit-il. 


Leslie s’entretient avec John Fowler tandis qu’ils marchent depuis le Colonial Post vers la pharmacie, en passant par le pilori. 

Leslie demande à Fowler d’accepter la demande de liberté sous caution de Rodney. Il lui demande des nouvelles de son père. John lui dit que Fowler Sr vit actuellement en Arizona. Leslie fait des accusations voilées contre John : 

— Vous me persécutez, Fowler.

Selon Leslie, la volonté du procureur à ne pas libérer Rodney sous parole vient d’un différend qu’il a eu avec le père de Fowler à l’époque du procès d’Elliot Carson.

Le procureur affirme qu’il a un dossier très solide contre Rodney et qu’il est hors de question qu’il le libère sous caution. 

— Si je n’avais pas de lourdes charges contre votre fils, je ne l’aurais jamais inculpé pour meurtre.


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