Mardi 21 septembre 1965
Échos du passé
Les mots « volontaire » et « liberté » portent l’illusion du choix. Cette nuit, Rodney Harrington ne se fait plus d’illusions. Il vient de signer volontairement sa déposition expliquant sa part d’implication dans la mort de Joe Chernak. Une déclaration qu’il se devait de faire pour être en paix avec lui-même. Et maintenant il est libre. Libre de retourner dans son appartement et de se retrouver face à lui-même et à son frère.
Rodney traverse le square et s’assoit sur un banc, non loin du pilori. Puis il se lève et, les mains dans les poches, se dirige vers son appartement. Il lève les yeux vers les fenêtres où il peut voir de la lumière.
Dans l’appartement, Norman est affalé sur un fauteuil et parle au téléphone avec le réceptionniste d’un hôtel d’outre-Atlantique. Il veut joindre Leslie pour l’informer du problème de Rodney. Le réceptionniste lui dit que Leslie est parti pour la Grèce. Norman se demande ce qu’il fait en Grèce. Il s’entend dire que son père est dans un hôtel à Athènes.
Rodney entre. Norman dit à son interlocuteur qu’il rappellera. Rodney retire sa veste et soupire. Il suggère à Norman de ne pas brusquer leur père. De lui écrire d’abord une lettre. De toute façon, Leslie ne pourra rien faire.
Plan extérieur de la maison des Carson. À l’intérieur, Elliot mange son petit déjeuner avec appétit. Constance lui apporte des toasts supplémentaires et s’assoit en face de lui pour discuter.
Elliot lui parle du procureur, John Fowler. Il a l’impression que le jeune Fowler essaie de s’acharner sur Rodney parce que c’est un Harrington. Peut-être une vieille rancœur.
Allison arrive dans la pièce et salue ses parents. Elle jette un œil au Clarion, qui titre en première page : « …trouvé le mort ». La première partie du titre est cachée. Elliot lui dit qu’ils n’ont pas inculpé Rodney, mais qu’ils lui ont demandé de ne pas quitter la ville.
Pour Constance, la chose la plus importante à se souvenir, c’est que Rodney est innocent. Mais Allison est inquiète. Elle rappelle à ses parents qu’Elliot aussi était innocent. Ça ne l’a pas empêché de passer dix-huit ans en prison. Allison est persuadée que Kim a vu quelque chose, étant donné qu’elle était sur le quai et qu’elle est terrorisée. Allison doit aller lui parler, où du moins essayer.
Rita dit à sa mère que Rodney a fait une déposition volontaire au poste de police. Pour Ada, Rodney a été témoin d’un accident, c’est tout. Les Harrington savent prendre soin d’eux-mêmes. Rita ne devrait pas s’impliquer dans cette affaire. Rita hausse les sourcils.
— Norman m’a dit que s’il avait été sur le quai, il aurait tué Joe de ses propres mains.
Ada conseille à Rita de rester éloignée de Norman pour le moment, et de dire la vérité à la police.
Chez les Anderson, Betty descend et demande à sa mère s’il est trop tard pour lui souhaiter une bonne matinée. La jeune fille lui raconte qu’elle a emprunté la voiture pour aller voir Rodney. Elle lui explique pourquoi, elle était sûre que l’appel d’urgence passé pour Joe était de Rodney, elle voulait en avoir le cœur net. Elle lui dit qu’il avait une drôle de voix, mais qu’elle l’a reconnu immédiatement.
Elle mentionne aussi le fait que Michael Rossi a déposé Stella chez elle, et que le sergent Goddard est venu à l’appartement de Rodney juste quand elle partait.
Un peu plus tard, le sergent Goddard sonne à la porte des Anderson. Julie va lui ouvrir. Goddard demande à parler à Betty. Julie l’invite à entrer et lui offre un café, qu’il refuse. Il voudrait juste poser quelques questions à Betty.
Il parle rapidement du travail de Julie à la fabrique. Elle lui dit qu’elle forme Louise pour qu’elle la remplace lorsqu’elle n’est pas disponible.
Goddard en vient au fait. L’hôpital lui a appris que c’est Betty qui était de service lorsque l’appel de secours pour Joe Chernak a été lancé.
Betty lui dit qu’elle a reconnu la voix de Rodney au téléphone. Goddard mentionne le fait qu’ils étaient mariés autrefois. Il pose encore quelques questions avant de partir.
— Hier soir, lorsque nous sommes venus pour chercher monsieur Harrington, vous étiez avec lui. Pourquoi ?
— Je devais lui parler de l’accident.
— Pouvez-vous être plus précise ?
— Il m’a dit que c’était un accident. Lui et Joe Chernak se sont battus et Joe est tombé et s’est cogné la tête.
Goddard remercie Betty et s’en va.
Au Colonial, Steven est assis devant la serveuse et à côté de John Fowler qui lit le journal. Steven demande à Fowler qui a gagné le match de basket. Fowler lui répond qu’il ne lit jamais les pages « sport » du journal. Steven demande s’il peut emprunter ces pages.
Puis il se présente à lui. Ils parlent de Boston où chacun a déjà exercé. Fowler n’a jamais aimé Boston. Steven lui dit qu’il vient de Boston, mais qu’il est né à Peyton Place.
Il commence à parler de l’affaire Joe Chernak, et demande s’il va inculper Rodney. Fowler soupire. Les procédures criminelles sont quelque chose que personne ne voudrait commencer s’il avait le choix. Steven le regarde dans les yeux.
— Mais parfois, nous n’avons pas le choix, n’est-ce pas Mr Fowler ?
Steven va voir Theodore Dowell. Ce dernier l’informe que Rodney a signé sa déposition volontaire. Steven lui demande s’il peut apporter son aide dans cette affaire et lui raconte qu’il a pris le petit déjeuner avec le procureur Fowler à l’auberge. Il pense que Fowler veut la peau de Rodney.




