Vendredi 17 septembre 1965
La déposition de Rodney
Rodney Harrington est venu au poste de police pour faire une déclaration volontaire sur la mort de Joe Chernak. Theodore Dowell, l’avocat de longue date de la famille Harrington, a essayé de convaincre Rodney de ne pas faire cette déclaration. Mais Rodney est déterminé. Alors maintenant, ils attendent. Ils attendent un homme qui aura un grand impact sur la vie de Rodney Harrington, John Fowler.
Océan. Square. Deux policiers marchent vers le palais de justice et y entrent.
Theodore Dowell dit qu’il ne comprend pas bien pourquoi on lui a demandé d’attendre. Fowler dit qu’il est venu pour faciliter la tâche à Rodney.
Il dit à Rodney qu’il n’est pas obligé de faire une déclaration. Et qu’il peut avoir un avocat avant de faire sa déclaration. Fowler dit à mademoiselle Wyatt de prendre la déclaration.
Déclaration volontaire de Rodney Harrington concernant la mort de Joe Chernak.
Ce soir, je suis allé sur le quai pour voir Joe Chernak. Pour lui dire de rester loin de mon frère. Il s’est mis en colère contre moi. Il est venu vers moi. On a commencé à se battre. Je ne voulais pas, mais je n’ai pas pu l’arrêter. Il a pris un de ces crochets à gaffe et l’a balancé vers moi. Je l’ai éloigné de lui. Je l’ai jeté par-dessus la jetée. Je suppose qu’il a cru que je le lançais sur lui, parce qu’il a essayé d’esquiver, il a perdu l’équilibre, et il est tombé du quai. Il a dû se cogner la tête ou quelque chose comme ça. Il est remonté sur la jetée et a recommencé à me poursuivre. Mais il est tombé. J’ai couru vers lui, pour l’aider. Il était inconscient. J’ai couru jusqu’à une cabine téléphonique et j’ai appelé une ambulance à l’hôpital. Quand je suis revenu, il était mort. J’étais juste partie un peu pour appeler une ambulance, et il était mort. Je suis retournée à mon appartement pour essayer de réfléchir à ce qui s’était passé. Pour essayer de le comprendre. Et finalement, quand j’ai été capable de comprendre pour en parler, j’étais sur le point de venir ici quand le sergent Goddard était devant ma porte. Et c’est tout. Et je suis vraiment désolée. J’avais peur. J’avais peur de ce qui pouvait m’arriver. J’ai paniqué. Je ne le voulais pas, mais j’ai paniqué.
Fowler donne à la sténographe, mademoiselle Wyatt, des instructions pour taper la déclaration.
Le Dr Rossi se rend à la fabrique Peyton pour parler à Gus Chernak. Gus le fait entrer dans son bureau et lui offre un café que le médecin refuse.
Gus pense que Michael est ici pour lui parler de ses problèmes de santé et s’assurer qu’il ne boit plus. Le médecin a du mal à lui donner la véritable raison de sa présence. Gus lui montre des visages d’enfants qu’il a sculptés. C’est son hobby, il fait ça durant ses longues heures passées à l’usine. Il en est très fier.
Mike lui dit finalement :
— Gus, écoutez-moi. Votre fils. Il y a eu un accident. Joe est mort.
Gus baisse la tête.
— Stupide gamin, murmure-t-il.
Mademoiselle Wyatt tape à la machine alors qu’Elliot demande combien de temps il devra encore attendre pour voir Fowler.
Dans le bureau, Dowell est seul avec Rodney. Il lui recommande de ne pas signer sa déclaration.
— Pourquoi ? J’ai dit la vérité.
— Là n’est pas la question.
Rodney pense que comme il a dit la vérité, l’affaire va être classée, mais Dowell lui fait comprendre que ce n’est pas si facile. Il y a des zones d’ombre dans son histoire. Le fait qu’il se soit enfui après avoir constaté la mort de Chernak ne plaide pas en sa faveur.
Rodney répond qu’il allait se rendre au poste de police avant que le sergent Goddard ne vienne le chercher. Betty peut en témoigner. L’avocat lui répond que Betty est son ex-femme et que son témoignage ne pourra pas compter.
— Signer votre déclaration pourrait compromettre vos chances s’il y a un procès.
— Y en aura-t-il un ? s’enquiert Rodney.
— À ce stade de l’enquête, je n’en sais rien.
Dans la pièce d’à côté, Allison arrive et se rend au bureau des dépositions, demandant au sergent Goddard si elle peut voir Rodney. Elliot se retourne et la voit. Il se précipite vers elle et la prend par l’épaule.
Fowler sort de son bureau. Il serre la main d’Elliot et le fait entrer. Sur le pas de la porte, il parle avec le sergent Goddard. Ce dernier pense qu’il n’y a pas de quoi poursuivre l’enquête judiciaire. Fowler n’en est pas sûr. Il veut d’abord entendre Stella Chernak.
— Ce soir ? s’enquiert Goddard.
— Non, demain ce sera parfait.
Il entre dans son bureau pour retrouver Elliot.
Allison attend. Dowell et Rodney sortent de la salle d’interrogatoire. L’avocat laisse Rodney parler avec Allison. Elle lui dit qu’il n’a rien à lui expliquer. Elle sait qu’il n’a rien fait de mal. Elle lui demande s’il n’y avait vraiment aucun témoin sur le quai au moment de la bagarre. Rodney lui assure que lui et Joe étaient seuls.
Mademoiselle Wyatt finit de taper la déclaration de Rodney. Elle remet l’original au sergent de police et la copie carbone à Theodore Dowell. Elle pose le papier carbone sur son bureau.
Le sergent apporte à Fowler la déclaration dactylographiée dans la salle d’interrogatoire E. Fowler est en pleine discussion avec Elliot. Il dit que la presse est la bienvenue dans son bureau.
Elliot demande des renseignements sur John Fowler senior. Fowler dit que son père était le meilleur procureur que le comté ait jamais eu.
Elliot demande à Fowler s’il y a une raison qui pourrait penser que l’affaire ira plus loin. Le procureur lui répond qu’il est encore un peu tôt pour le dire.
Anna et Stella sont à la maison lorsque Gus Chernak entre. Stella pose de la nourriture sur la table. Ils parlent de la mort de Joe. Anna semble comparer son défunt fils à un ange, alors que Stella et son père décrivent un être bien plus complexe et tortueux.
Rodney signe finalement sa déposition et il est autorisé à partir. Il traverse le square et monte les marches menant à son appartement.




