Mardi 1er février 1966
Les quatre cents coups de Gus
La nuit tombe sur l’hôpital de Peyton Place. Et pour Gus Chernak, une mission urgente a démarré, une affaire de vie et de mort. Une vengeance contre Martin Peyton. Une vengeance pour la vie qu’il a vécue, et pour la mort de son fils.
Gus se glisse hors de l’hôpital (répétition de la dernière scène de l’épisode précédent).
Steven se rend en voiture à la maison de Peyton, il sonne à la porte et Betty le laisse entrer.
Peyton demande à Betty de couper la musique. Betty enfile son manteau, prête à partir passer la soirée avec Steven. Mais Martin demande à Steven de s’asseoir un moment et d’enlever son manteau.
Il tient à lui dire qu’il apprécie la façon dont Steven mène la barque au procès. Il parle de Norman en disant qu’il possède le charme de Catherine.
Il informe Steven et Betty des dégâts que Gus a provoqués à la fabrique. Ils leur souhaitent bonne nuit et s’en vont. Peyton remet l’électrophone en route.
À l’arrière de la maison, Gus Chernak brise une vitre et s’introduit à l’intérieur.
Il trouve une bouteille de whisky et en ingurgite une grande quantité, malgré les recommandations du médecin.
Il entre dans la pièce où se trouve Peyton et arrête l’électrophone. Il menace Martin en faisant de grands gestes. Il lui reproche tous ses problèmes.
Martin Peyton lui demande de sortir de sa maison immédiatement. Chernak saisit la canne de Peyton et s’apprête à frapper le vieil homme, mais il s’effondre avant le premier coup.
Choqué, Peyton ne peut que regarder Gus étendu à terre.
À la maison de la plage, le Dr Rossi allume un feu dans la cheminée. Il téléphone à la mère de Stella, Anna Chernak, et demande à parler à Stella. Mais elle n’est pas à la maison.
Elle arrive bientôt à la porte de Michael portant deux sacs de nourriture. Mike est ravi de la voir et le montre. Il porte encore le tisonnier dans la main.
Il la traite de sorcière parce qu’elle a anticipé l’invitation qu’il voulait lui donner. Elle sourit et lui dit qu’elle prend cela comme un compliment.
Leslie est dans sa chambre, à l’auberge, occupé à lire le Clarion, lorsque Rodney frappe à la porte.
— Salut, j’ai pensé devoir te dire que je suis ton nouveau voisin. Ils m’ont donné la chambre en bas du hall.
— Entre, fait Leslie.
Rodney entre, mais ne ferme pas la porte.
— En fait, je dois défaire mes valises, explique-t-il.
— Je vais descendre t’aider.
— Non, ça ira.
— Tu es toujours fâché ?
— Je suppose que oui.
— Nous ne résoudrons rien à rester planté de cette façon près de la porte.
Leslie ferme la porte.
— Je suppose que je devrais plutôt me réjouir pour Rita et Norman. Mais ton frère a toujours tendance à se retrouver dans des situations sans penser aux conséquences. Et lorsqu’il se lance dans une aventure avec un tel enthousiaste, il ne songe jamais s’il arrive ou non à gérer la situation. Ça ne marche pas comme ça, Rod. Ça ne peut pas. Ce mariage n’est qu’un jeu pour Norman. Tu seras la femme et moi je serai le mari et nous enlèverons notre chewing-gum pour nous embrasser.
— Ils apprendront la vie.
— Et que va-t-il se passer la première fois qu’ils se disputeront ? La première fois où Norman jettera le passé de Rita en pleine figure ?
— Je sais que ça ne sera pas facile. Si Rita retourne à l’école, ils auront des problèmes, comme les enfants et l’argent. D’autant plus que Norman retourne au collège.
Leslie se permet d’en douter.
— Ils n’y retourneront jamais.
— Peut-être, mais toujours est-il que tu dois rester en dehors de ça. Laisse Norman régler ses problèmes à sa façon.
— Je n’avais pas l’intention de démarrer une dispute avec toi, convient Leslie.
— Je dois vraiment aller défaire mes valises.
Rodney s’apprête à partir. Leslie le retient.
— Rod, ce n’est pas le moment de se quereller.
— Je ne me querelle pas.
— Et tu ne peux pas t’offrir le luxe de feindre devant moi. Il y a trop en jeu… Steven semble penser que Fowler va rappeler Stella Chernak à la barre très prochainement.
— Eh bien, nous savons tous que c’est là le cœur de l’affaire.
— Son père a perdu son emploi à la fabrique. Schuster l’a viré.
— Il a fait ça ?
— Il n’avait pas le choix. J’ai cru comprendre que Chernak a perdu les pédales et a cassé du matériel.
— Est-ce que grand-père Peyton est au courant ?
— Oui.
— Et il a soutenu Schuster ?
— Il n’avait pas d’alternative, Rod.
— Oui, sûrement, murmure Rodney
— Écoute, j’aurais fait la même chose si j’étais à sa place. Si un homme doit inspirer le respect, il doit montrer du courage et un esprit de décision.
Rodney ouvre la porte.
— Maintenant écoute, Rod, poursuit le patriarche. Je pense qu’il était bien mieux pour ton affaire que ton grand-père le fasse.
Rodney referme la porte.
— Rien n’est jamais simple, n’est-ce pas ? Un homme ne peut même pas éternuer dans cette ville sans que tout le monde se demande si cela va affecter mon cas. Ce sont des enfantillages, papa. Des enfantillages. Deux garçons qui se battent pour une fille. Et le grand frère que se plante là pour remettre de l’ordre.
— Tu n’iras pas en prison, affirme Leslie.
— Je pourrais y aller.
— Tu n’es pas un assassin, Rod. Tu n’iras pas en prison.
— Elliot Carson n’était pas un meurtrier. Peut-être aurais-je plus de chance que lui. Ou peut-être que je sortirais de prison dans 18 ans, avec encore une bonne partie de ma vie devant moi. Nous verrons bien.
— Arrête ça, Rodney. Tu ne seras pas reconnu coupable. Trop de gens dans cette ville savent ce que tu vaux.
— Ils savaient aussi ce que valait Elliot Carson.
Cette fois, Rodney quitte la chambre pour de bon.
Il se rend à la réception et croise Betty. Il lui demande où se trouve Steven. Il lui parle de Lawrence, le détective privé que Steven a engagé en Californie pour fouiller le passé de Stella.
Retour à la maison de la plage, Michael et Stella dînent tout en parlant plaisamment lorsque le téléphone sonne. C’est la police.
Michael est informé de l’incident à la maison Peyton au sujet de Gus. Mike répond qu’il va en parler à Stella et qu’il va se rendre chez Peyton le plus vite possible.
Le médecin informe Stella que son père a eu un accident chez Martin Peyton.
Michael et Stella arrivent au manoir de Peyton et se précipitent vers la porte d’entrée.




