Episode 4

Jeudi 24 SEPTEMBRE 1964

Le premier rendez-vous

De passage à New York, un habitant de Peyton Place broie du noir à la fenêtre d’un hôtel. Son esprit est tourmenté par la découverte d’une vérité qu’il sait ne pas pouvoir affronter.

New York City. George Anderson, le mari de Julie, décroche le téléphone pour passer un appel. 


Il demande à l’opératrice (n’oublions pas que nous sommes en 1964) de le mettre en communication avec la Fabrique Peyton à Peyton Place, Massachusetts 555-2786, et demande à l’opérateur de l’hôtel de faire transiter l’appel par Boston. Il appelle de la chambre 1104 de son hôtel. 

Julie décroche. Il demande des nouvelles de Betty et lui dit qu’il rentre demain soir. Il demande à Julie ce qu’elle veut faire à son retour. 

La conversation devient gênante surtout lorsque George essaie de la convaincre de l’embrasser au téléphone. Elle hésite à le faire, car Leslie est entré dans le bureau du secrétariat. Mais il insiste tant qu’elle s’exécute. 

Après avoir raccroché, Julie informe Leslie que George sera de retour demain matin. Leslie perçoit une certaine fébrilité dans la voix de sa secrétaire. Elle est inquiète, car Rodney les a surpris l’autre soir. 

Leslie mentionne que c’était la première fois qu’ils s’embrassaient et que ce n’est pas de chance que Rodney soit entré dans la pièce au même moment. 


Allison se précipite à la librairie, demande à Constance un dollar d’acompte pour acheter un rouge à lèvres, et ouvre la caisse. Elle demande à sa mère si elles peuvent dîner tôt ce soir, car elle a un rendez-vous. Allison s’empresse de partir.

Matthew Swain salue un certain Dan alors qu’il traverse le square près du kiosque à musique. Allison croise son oncle Matt au milieu de la place et lui confie qu’elle a rendez-vous avec Rodney Harrington. 

Matthew entre dans la librairie pour parler avec Constance. Elle rentre le stand de journaux, car elle a décidé de fermer plus tôt. 

Elle raconte à Matthew qu’elle voulait donner à Allison le nom d’Alicia, la mère de Rossi. Mais elle trouvait qu’Allison sonnait plus « Nouvelle-Angleterre ». Elle sait qu’elle doit clarifier les choses avec le Dr Rossi. Elle ferme la boutique et va rendre visite au médecin. 

Rossi aide un patient, Seth Clay, à enfiler son manteau. Ce patient est un ouvrier d’usine qui a peur de perdre son emploi s’il tombe malade. Rossi lui dit de ne pas exécuter de travaux lourds. Seth demande à Rossi de glisser un mot à Harrington pour lui. Rossi répond : « Je vais m’en occuper ». 

Constance entre au moment où Seth s’en va. Elle prévient le médecin qu’il ne s’agit pas d’une visite professionnelle. 

Elle admet qu’elle n’a pas été complètement honnête avec lui tout à l’heure. Rossi dit qu’il le savait. 

Constance est désolée de lui avoir menti en prétendant ne pas le reconnaître. Rossi lui demande de quoi elle a peur. Elle répond qu’elle a raconté une histoire à Allison à propos de sa naissance. Elle avait trop honte pour dire à sa fille qu’elle était née dans un service public de l’hôpital Bellevue à New York. 

Rossi lui rappelle qu’il était l’infirmier qui lui apportait des fleurs à l’hôpital. Il lui propose de dîner avec elle ce soir, mais elle refuse. Il la prévient qu’il renouvellera sa demande.


C’est le soir du grand rendez-vous pour Rodney et Allison. Ils flânent sur  Glover Street, la rue commerçante. Ils rencontrent l’officier Dan qu’ils saluent au passage. 

Puis ils croisent un couple devant l’agence immobilière et la femme se retourne et fixe brièvement le jeune couple d’un air désapprobateur. Peyton Place étant une petite ville, tout le monde se connaît plus ou moins, et la réputation de tombeur de Rodney n’est un secret pour personne. 

Les deux jeunes gens continuent jusqu’au quai et montent à bord d’un bateau d’excursion. 

Allison dit qu’elle aime être sur le quai, car elle se sent libre. Elle ajoute que Joe le Portugais, un des pêcheurs qui a son bateau amarré non loin d’ici, leur apportait des homards lorsqu’elle était enfant. 

Ils parlent de la vie. Rodney lui demande d’être son ami. Il l’appelle « Allison aux pays des merveilles ». Ils entendent le carillon de l’église sonner  23h00. Il est l’heure pour Rodney de ramener sa belle à la maison. Il lui demande si elle a passé un bon moment. Elle admet que oui.


Dans la maison des Anderson, Betty écoute de la musique forte et Julie descend pour lui demander de baisser le son. 

Betty dit à Julie que le monde est plein de garçons. Elle peut toujours claquer des doigts et en trouver un autre. Mais le problème, c’est qu’elle ne veut personne d’autre. 

Elle pensait que Rodney l’aimait, et que c’est pour ça qu’elle s’est laissée séduire. Julie comprend avec horreur ce que sa fille lui dit à demi-mot, à savoir qu’elle est enceinte. 

Betty dit qu’elle s’est enfuie du bureau de Rossi parce que Laura, la tante de Rodney, s’y trouvait.

On entend George siffler dehors. Il entre et offre à Betty une boîte de chocolats de 5 livres, ajoutant sans tact qu’elle était en promotion. 

Julie dit à George qu’elle ne l’attendait pas avant demain matin. Betty dit à son père qu’elle et Rodney se sont séparés, mais qu’ils vont se réconcilier. 

George assure à Betty de ne pas hésiter à venir le voir si elle a des problèmes, qu’il s’occupera personnellement de Rodney si c’était le cas. 

Betty décide d’aller se promener afin de se changer les idées, laissant ses parents seuls. 

George dit à Julie qu’elle lui a manqué. Il veut la prendre dans ses bras et l’embrasser, mais elle est plutôt froide avec lui. George lui crie dessus. Il se plaint des chambres d’hôtel minables qu’il est obligé de supporter et espère en rentrant chez lui trouver un peu de réconfort de la part de sa femme. 

Il lui demande de lui dire exactement ce qui se passe. Julie est effrayée par son comportement menaçant. Il s’énerve et fonce droit sur elle. Julie hurle. 


Episode 3

Mardi 22 SEPTEMBRE 1964

Le péché

Par un matin ensoleillé, il y a presque 300 ans, une jeune femme a traversé cette place au son du tambour pour faire pénitence au pilori. Ensuite, ils lui ont rasé la tête et l’ont envoyée hors de la ville, pour toujours. Comme toutes les filles de Peyton Place d’aujourd’hui, Betty Anderson a entendu cette histoire de nombreuses fois. Le fait de la connaître ne l’a pas empêchée de donner son amour à un garçon avant le mariage.

La pharmacie de Peyton Place, située à Glover Street, dans l’allée commerçante, le bâtiment de 4 étages derrière elle, et l’extrémité est de la place. 


Betty Anderson traverse la rue en direction du Colonial Post Inn et s’arrête devant le pilori. Elle lit la plaque :

PEYTON PLACEMONUMENT HISTORIQUEPILLORILIEU DE PUNITION PUBLIQUE1650-1700

Allison s’approche de Betty. Nous avons une vue panoramique depuis l’est de la place jusque devant le bâtiment de Peyton Place Banking & Trust Co. La caserne de pompiers est cependant masquée par le kiosque à musique.

Allison et Betty parlent des femmes pécheresses qui ont été prisonnières du pilori. Betty se demande pourquoi il est toujours là, et Allison pense que la ville l’a laissé pour les visiteurs. 

Allison est une lycéenne de 17 ans et Betty a trois ans de plus et a déjà quitté l’école. Betty et Allison ne s’attardent pas à bavarder davantage. Elles se saluent et chacune part dans des directions opposées : Allison vers l’auberge, et Betty vers le Peyton Professional Building, là où se trouve le cabinet du docteur Rossi.

Rodney arrive dans sa décapotable et klaxonne à la charmante Allison. Il lui demande s’il peut la conduire à l’école. 

Après quelques plaisanteries et discussions, elle et sa pléthore de livres montent dans la voiture. Rodney évoque le rendez-vous qu’ils doivent avoir vendredi soir. Il lui assure que son histoire avec Betty est terminée. Les deux jeunes gens partent en direction du lycée Peyton. 


Dans son bureau du Peyton Professional Building, au-dessus du Clarion, le Dr Rossi examine Betty. 

Il lui demande si elle a déjà été traitée par le Dr Donald Brooks. Elle lui répond que le Dr Brooks s’est occupé de ses maladies d’enfance. 

Il dit qu’il va essayer de trouver son dossier. Pendant ce temps, Betty regarde par la fenêtre et voit le pilori qui semble la narguer. Elle en parle au médecin et lui fait comprendre qu’elle pense être enceinte. 

Rossi tente de la réconforter en lui disant que ce genre de chose est déjà arrivé auparavant. Ce n’est pas d’un grand réconfort pour Betty.

Laura Brooks passe devant le palais de justice et la caserne de pompiers, se gare en face de la librairie et entre au Peyton Professional Building. Les doubles portes de ce bâtiment permettent de sortir du bureau du journal Clarion et de monter les escaliers menant au bureau du Dr Rossi (et probablement à d’autres bureaux professionnels). 

Laura entre dans le bureau de Michael qui lui demande de trouver le dossier médical de Betty Anderson. Elle voudrait savoir si l’on aura besoin d’elle pour la consultation et Rossi répond que ce n’est pas encore le cas. 

Betty est perturbée par la présence de Laura car elle ne veut pas que toute la ville soit au courant de sa grossesse. D’autant plus que Laura est la sœur de Leslie Harrington, et par conséquent la tante du garçon qui a mis Betty enceinte. Elle préfère fuir le cabinet avant d’avoir été examinée. 

Laura revient dans le bureau intérieur et commence à fouiller dans des papiers. 

Rossi lui demande si elle s’est décidée à rester sa secrétaire. Elle répond qu’elle le restera s’il a besoin d’elle. Michael pense qu’il aura bien besoin d’elle pour connaître les habitants de Peyton Place. Elle informe le docteur qu’il a deux visites à domicile et qu’elle le conduira jusqu’à ce qu’il trouve une voiture pour se déplacer. 

Michael Rossi et Laura Brooks se dirigent vers sa décapotable et y montent. L’entrée du Peyton Professional Building est à un pâté de maisons de l’entrée latérale de l’hôpital. 


Matthew Swain sort du bureau du Clarion et descend la rue jusqu’à la librairie pour rendre visite à Constance. 

Il rend un livre et admet qu’il ne le recommanderait pas aux enfants. Il exprime ses sentiments sur la censure. Il observe que Constance a l’air fatigué. 

Matthew demande si le Dr Rossi est revenu la voir. Selon lui, elle devrait aller lui parler pour mettre les choses au clair. 

Une cliente nommée Frances prend un livre en location et part. Matthew observe qu’Allison a presque 18 ans, l’âge de comprendre les circonstances de sa naissance. Il suggère à Constance d’en parler avec elle, mais elle lui répond qu’elle ne peut pas. Elle a peur de la faire souffrir, et même de la perdre.


Un homme polit la plaque de bronze de la Fabrique Peyton lorsque Catherine Peyton Harrington arrive en voiture. 

Elle est passée voir son mari, Leslie, pour signer quelques documents avant de se rendre à Boston pour assister à une exposition d’art et rendre visite à son père vieillissant et malade, Martin Peyton. 

Julie tape sur une machine à écrire mécanique (en 1964, les machines électroniques n’étaient pas encore développées, et il n’était bien évidemment pas question d’ordinateurs). Catherine lui jette un regard plein de sous-entendus, et entre directement. 

Leslie lui demande de signer des papiers, et lui en donne d’autres à emporter à Boston pour que Martin Peyton les signe. 

Il est clair que si Leslie est directeur de la Fabrique, il doit néanmoins faire vérifier tous les documents par Peyton. Avant de partir, Catherine dit qu’elle sera de retour à temps pour le dîner. 

Elle quitte le bureau intérieur, parle brièvement à Julie en lui demande des nouvelles de George, son mari, et s’en va. 

Dès que Catherine est partie, Julie se rend dans le bureau de Leslie et insiste pour savoir pourquoi Rodney a laissé tomber sa fille, Betty. 

Leslie lui explique que leur comportement, la nuit où le Dr Rossi est arrivé en ville, est à blâmer. Cependant, il ne semble pas du tout perturbé par le fait que Rodney ait largué Betty. 

Julie en prend ombrage, songeant que Leslie ne souhaite pas que son fils se marie avec une simple fille de secrétaire. Il lui assure le contraire. Julie craint que Rodney ne raconte à Betty ce qu’il a vu ce fameux soir.


Au collège Peyton, Rodney sort du « Humanities Building » et est interpellé par Betty Anderson. 

Il demande à Betty ce qu’elle fait là et ne semble pas le moins du monde ravi de la voir. Elle insiste sur le fait qu’ils doivent vraiment parler. Betty est à fleur de peau. Elle assure à Rodney qu’elle l’aime. 

Rodney lui répond que ça ne marchera pas entre eux. Elle veut savoir pourquoi il pense ça. Elle lui dit qu’elle est blessée et confuse et qu’elle ne comprend pas pourquoi il la traite comme il le fait. Rodney refuse d’expliquer les raisons et la cause de leur séparation. 

Betty demande carrément à Rodney pourquoi il l’a abandonnée, mais Rodney ne veut pas l’éclairer. 

Il tente de s’enfuir mais Betty continue de le poursuivre. Il dit qu’il a besoin de temps pour réfléchir. Il propose de la reconduire chez elle ou de l’emmener en ville. 


Laura Brooks conduit le Dr Rossi devant la caserne de pompiers et se gare sur la place. Le square de Peyton Place, situé au centre-ville, est un carré de verdure où l’on trouve, entre autres, la statue de Samuel Peyton (le fondateur de la ville), un kiosque à musique, le pilori et quelques bancs pour s’assoir. 

Constance les voit juste devant la fenêtre de son magasin. Laura avait proposé de conduire le nouveau médecin dans ses tournées jusqu’à ce qu’il découvre la ville. 

Le Dr Rossi se rend à la librairie et demande des cartes postales. Il en choisit une avec la photo d’un pont couvert. Constance lui dit que le pont n’est pas loin de la ville. 

Il la regarde droit dans les yeux et lui dit qu’il se souvient d’elle. Elle était patiente à l’hôpital Bellevue de New York, section maternité, et lui était interne. C’était il y a dix-huit ans. Ils avaient sympathisé et il se souvient très bien de la naissance d’Allison. Il mentionne qu’il a suggéré que le bébé porte le nom de sa propre mère, Alicia. 

Rossi pense que Constance doit souhaiter qu’il ne soit jamais venu en ville. Constance ne peut plus nier ne pas le connaître. 


Allison arrive chez elle et coupe des fleurs dans le jardin. Elle entre et parle avec Mme Salazar, qui est dans la cuisine en train de terminer son travail et se prépare à partir. Allison dit qu’elle aimerait que Mme Salazar puisse venir tous les jours car elle fait merveilleusement bien la cuisine. 

Tandis que Mme Salazar s’en va, Allison met la table de la cuisine en commençant par les fleurs. Elle ajoute deux bougies. Puis elle met les couverts sur la table quand Constance entre. 

Constance s’excuse de son retard. Allison mentionne que les Harrington dînent toujours à la lumière des bougies. 

Le téléphone sonne et Allison se rend dans le salon pour répondre. C’est Rodney qui l’appelle pour demander quel genre de fleurs elle aime. Ils passent un agréable moment à discuter. (Les Mackenzie n’ont apparemment qu’un seul téléphone noir. Plus tard, après le retour d’Elliot Carson en ville et son emménagement, on voit un téléphone à l’étage).


Au manoir des Harrington, Rodney informe Norman qu’il a un rendez-vous avec Allison. Norman lui demande où il en est de Betty. Rodney avoue que c’est fini avec elle. 

Il aimerait qu’Allison devienne sa petite amie, mais ne veut pas « marcher sur les platebandes » de son frère. 


De retour à la cuisine des Mackenzie, Allison allume une bougie et dit les grâces : « Seigneur, nous Te remercions pour notre pain quotidien, nous te remercions pour les liens qui nous unissent tous. Amen ».


Episode 2

Jeudi 17 septembre 1964

Une visite à la librairie

Dans cette rue tranquille de Peyton Place, il s’est passé quelque chose, hier soir, qui va changer toute la vie d’Allison Mackenzie : Rodney l’a embrassée. Sa mère, Constance, a observé la scène derrière le rideau de sa fenêtre. 

Tom Foley, le facteur, dépose une grosse enveloppe dans la boîte aux lettres des Mackenzie. Il salue Allison, qui regarde par la lucarne de sa chambre, à l’étage. Il sort l’enveloppe de la boîte aux lettres et la montre à Allison. 


La jeune fille se précipite hors de sa chambre mansardée, descend l’escalier et sort. Elle court récupérer le courrier et ouvre la grande enveloppe en papier kraft qui contient un manuscrit renvoyé par son éditeur de New York. 

Dans la cuisine, Constance a fait frire du bacon. Elle se plaint de ne pas avoir appris à empêcher le bacon de friser lorsqu’elle le fait cuire. 

Allison entre dans la cuisine avec l’enveloppe et s’assied. Elle est déçue, car son manuscrit a été refusé. Manque d’expérience, selon l’éditeur. 

Constance lui conseille de persévérer et lui conseille d’écrire sur des sujets qu’elle maîtrise. Par ailleurs, elle aimerait qu’Allison lui fasse lire ses écrits, car en tant que libraire, elle pourrait lui donner des conseils. 

Elles parlent ensuite de Rodney Harrington. Constance s’étonne que sa fille sort avec lui car il pensait qu’il sortait avec Betty Anderson. Elle s’inquiète pour Allison, Rodney ayant une réputation de coureur de jupons. 

Elle s’assied à la table du petit-déjeuner et prend le Clarion. Elle est choquée de voir une photo du Dr Michael Rossi en première page. 

Allison demande à Constance pourquoi elle fait cette tête. Elle a l’impression que sa mère a vu un fantôme.


Vue extérieure du manoir des Peyton. L’imposante demeure est située sur la colline de Peyton Place, c’est la plus grande maison de la ville. Elle possède également plusieurs hectares de terre tout autour. Il y a de la neige sur le sol et sur deux grands arbres à feuilles persistantes. On aperçoit la clôture de sécurité, mais elle n’est pas mise en évidence. 

A l’intérieur du manoir, au premier étage, Norman demande à Rodney de baisser le son de la musique. Il n’arrive pas à se concentrer sur ses révisions. Ils parlent des filles et de l’école. 

Norman demande à Rodney s’il compte continuer ses études. Mais pour Rodney, c’est Norman le cerveau de la famille. 

La conversation se porte ensuite sur Betty, et Norman demande à son frère s’il a rompu avec la jeune femme. Rodney acquiesce. Il lui dit qu’il a décidé de prendre du bon temps. 

Il lui demande s’il sort avec Allison. La jeune fille intéresse Rodney. Norman lui répond qu’ils sont juste amis, mais n’est pas ravi de voir que le « bon temps » en question n’est autre qu’Allison.


Dans leur chambre, Leslie Harrington parle à sa femme, Catherine. Elle lui dit qu’elle prévoit d’aller à Boston pour voir une exposition d’art et rendre visite à son père, Martin Peyton. 

Leslie lui dit de transmettre ses amitiés à son père et de lui dire que George Anderson a appelé de New York et qu’ils espèrent obtenir un gros contrat de fourniture pour l’usine. 

Catherine sous-entend que Leslie et sa secrétaire Julie Anderson sont très proches. À demi-mot, elle menace de le quitter.

Leslie Harrington descend les escaliers, tourne à gauche et entre dans la salle à manger. 

Il ferme la porte et dit à June, la cuisinière, qu’il va se servir lui-même. Rodney est à table. Leslie parle brièvement avec lui. 

Il veut dissiper tout malentendu concernant la nuit précédente. Rodney répond qu’il n’y a pas de malentendu, que tout est clair en ce qui le concerne. 

Le père et le fils commencent à se disputer. Leslie veut que Rodney oublie ce qui s’est passé dans son bureau, à l’usine. 

Rodney demande à Leslie pourquoi il a dû s’en prendre à la mère de la fille qu’il fréquentait. Il se lève et quitte la salle avant que Leslie puisse répondre. 


Chez les Anderson, Betty parle au téléphone avec June. Cette dernière doit lui dire que Rodney n’est pas disponible, car Betty soupire et lui demande de lui laisser le message de la rappeler. 

Julie, qui s’occupe de la vaisselle, semble mal à l’aise et affiche un air coupable. 

Betty va s’asseoir à la table et demande à sa mère ce qu’elle a pu faire de mal pour que Rodney rompe aussi brutalement. Elle se repasse le film de la veille et se rend compte qu’il a changé d’attitude lorsqu’il est sorti de la fabrique. 

Julie lui conseille de ne pas faire une obsession sur Rodney, il y a tant d’autres garçons. Mais Betty lui répond qu’elle aime profondément Rodney et qu’elle avait même envisagé se marier avec lui. 

Elle demande à Julie ce que Leslie a dit à Rodney. La mère de Betty ment en disant qu’elle n’était pas dans la pièce à ce moment-là. Elle se trouvait aux archives, en bas. Julie demande à Betty de ne pas parler à son père de ce qu’il s’est passé.


Michael Rossi et Matthew Swain se retrouvent sur la place. Cette fois, Matthew promène son fidèle compagnon, un chien nommé Rip. 

Michael lit le Clarion où il est en vedette. Le journal annonce en effet son arrivée. Fier de figurer dans l’édition du jour, il souhaite en obtenir plusieurs exemplaires. 

Matthew l’envoie chez sa cousine germaine, Constance Mackenzie, qui tient la librairie. Elle pourra lui procurer tous les exemplaires qu’il souhaite. On aperçoit pour la première fois à la fin de cette scène le Peyton Professional et nous pouvons voir qu’il possède au moins 3 étages.

Le docteur Rossi entre dans son bureau en surprenant Laura Brooks qui manque de tomber dans ses bras depuis son escabeau de deux pieds de haut. 

Elle se présente au docteur. Dehors, on voit le peintre d’enseignes enlever le nom du Dr Donald Brooks de la fenêtre. Il peint le nom du Dr Rossi à la place et ajoute « Médecin et chirurgien ». 

Michael dit à la veuve Brooks qu’il avait beaucoup d’amitié pour Donald, c’était son mentor à l’université. Laura lui répond que c’était réciproque. Donald parlait beaucoup de lui, et en bien. 

Elle propose d’aider le nouveau médecin à démarrer en gardant son poste de secrétaire. Il accepte volontiers et lui demande si elle peut fixer deux rendez-vous. Elle s’exécute avec plaisir.

Plus tard, Michael va à la librairie conseillée par Matthew. Il achète cinq exemplaires du Clarion, pour cinquante cents. 

Le médecin se présente à Constance et elle lui dit qu’elle s’appelle « madame Mackenzie ». Lorsque Constance encaisse la vente, Michael la regarde avec insistance. Il lui demande s’ils se sont déjà rencontrés auparavant, car son visage lui est familier. Elle nie l’avoir déjà vu. 

Une cliente, Hattie, entre et demande à Constance le dernier roman d’Agatha Christie. Après le départ de l’amatrice de romans policiers, le Dr Rossi poursuit sa conversation avec Constance. 

Il est sûr de la connaître. Elle ne veut pas admettre qu’elle se souvient de lui. Il paie les journaux et s’en va. Constance semble bouleversée. Elle met un panneau sur la porte, indiquant la fermeture du magasin, et part à son tour.

Elle traverse le square et se rend au bureau du Clarion pour voir Matthew Swain, qui tente de la calmer. 

La mère de Constance est apparemment une Swain par alliance et il semble qu’elle est probablement la cousine de Matthew Swain. Constance et Matthew seraient des cousins au second degré, deux fois plus éloignés. 

Constance lui avoue connaître Michael. Il était là à la naissance d’Allison, à New York. Matthew lui conseille de se libérer de son fardeau en avouant la vérité. Mais pour Constance, la vérité risque de détruire Allison. 


Episode 1

Mardi 15 septembre 1964

Bienvenue à Peyton Place

L’histoire raconte la vie des habitants de Peyton Place, une petite ville du Massachusetts qui n’est pas la petite ville tranquille qu’elle semble être. Dans le premier épisode, le nouveau médecin Michael Rossi arrive par le dernier train et installe son cabinet médical, qu’il a acheté à Laura, la veuve du docteur Donald Brooks, qui est aussi la sœur de Leslie Harrington.

Une locomotive à vapeur tire un train qui se dirige vers Peyton Place. 


Le conducteur du train engage une brève conversation avec le docteur Rossi. Il dit que la plupart des gens quittent Peyton Place quand ils le peuvent. Et il lui semble étrange que le médecin s’installe à Peyton Place, car selon lui, la plupart des gens préfèrent déménager de ce genre de petite ville plutôt que d’emménager.


Dans la rue résidentielle portant le nom de Chesnut Street, Norman Harrington raccompagne Allison Mackenzie chez elle. Ils sont tous deux étudiants au lycée et reviennent de la bibliothèque. 

Allison l’invite à entrer un moment chez elle. Il décline poliment l’invitation. La jeune fille perçoit une forme de résignation de la part de son camarade. Elle laisse entendre que Norman était le garçon le plus intelligent de la classe, et ne comprend pas ses récentes mauvaises notes. 

Norman répond qu’il est devenu bête tout d’un coup, une réponse qui ne lui correspond pas. Ils entendent le sifflement du train. Norman mentionne que son frère est allé chercher le nouveau docteur à la gare. 


Portant une pléthore de livres à bout de bras, Allison entre dans la maison et est interrogée par Constance, sa mère surprotectrice, mais aimante. La jeune fille lui dit que Norman l’a raccompagnée chez elle. Constance affirme qu’elle aime bien Norman, mais qu’elle émet des réserves sur son frère, Rodney. 

Très romantique dans l’âme, Allison pense que son « prince charmant » se cache quelque part. Elle jette un coup d’œil au cadre posé sur la cheminée et dit qu’elle aimerait que sa mère se débarrasse de la photo de son père. Constance est surprise par cette soudaine déclaration. Allison souhaiterait simplement que sa mère se détache de son passé et ne vive plus seule. Constance admet qu’elle ne vit pas seule, puisqu’elle est avec Allison. 


Rodney Harrington et Betty Anderson se rendent en voiture à la gare de Peyton Place et se garent près d’un panneau de stationnement interdit, ce qui ne semble pas déranger l’héritier de la plus grande fortune de la ville. 

En attendant le train, Rodney et Betty profitent du temps passé seuls pour s’embrasser et s’enlacer, mais aussi pour parler de l’avenir et des voyages qu’ils pourraient faire ensemble. Puis Betty aperçoit le docteur Rossi sortant de la gare, une valise à la main. Il vient d’arriver de New York. 

Rodney, qui par ailleurs porte une veste du lycée Peyton avec une grande lettre « P », sort de sa décapotable et se présente au médecin. Il met les valises de Michael à l’arrière de sa décapotable et lui dit qu’il a réservé une chambre au Colonial Post Inn. Betty ajoute : « Oh, c’est la seule auberge de la ville, n’est-ce pas, Rod ? » (Les scénaristes ont affligé Betty de dialogues vraiment stupides. Heureusement, on lui donne de bien meilleurs dialogues au fur et à mesure que la série progresse). 

Rodney et Betty déposent Michael au Colonial Post Inn. Puis Betty suggère à Rodney d’aller faire un tour à l’étang, l’endroit où, la nuit, les jeunes couples flirtent. Il est d’accord, mais doit d’abord se rendre à la Fabrique Peyton pour voir son père et lui dire qu’il a conduit le docteur Rossi à bon port. 


De retour chez les Mackenzie, Allison se souvient qu’elle a oublié de remettre la rubrique « Teen Talk » de cette semaine à Matthew Swain, alors elle se précipite dehors. (Remarquez qu’il n’y a pas de chaînes sur les doubles portes. Plus tard dans la série, une chaîne de porte a été installée)

Matthew est le rédacteur en chef du journal du Comté de Peyton, le Clarion. C’est aussi le cousin germain de sa mère. Elle retourne en courant au bureau du Clarion, situé sur la place principale de la ville, pour remettre l’article à Matthew.

Le journaliste est d’accord avec Allison lorsqu’elle lui rapporte la conversation qu’elles viennent d’avoir, notamment sur le fait que Constance devrait penser à son bien-être à elle et devrait arrêter de vivre dans son passé. 

En quittant Matthew, elle lui dit qu’elle part faire une petite promenade avant de rentrer. Le beau temps de la Saint-Martin s’y prête bien.


Rodney et Betty arrivent à la Fabrique Peyton, près du quai. Il s’agit d’une fabrique de textile qui appartient à la famille Peyton, et dont Leslie Harrington (le père de Rodney) est gérant. C’est la plus importante société de la ville. Betty attend dans la voiture pendant que Rodney monte à l’étage pour informer son père de l’arrivée du Dr Rossi. 

Pendant ce temps, dans son bureau, Leslie Harrington et Julie Anderson, sa secrétaire, travaillent tard et parlent affaires. Leslie lui demande de l’accompagner à New York pour un voyage d’affaires, mais elle lui répond que ce n’est pas une bonne idée.

Leslie a des sentiments pour elle, mais Julie est la mère de la fille avec laquelle sort son fils et ce ne serait pas correct. Leslie prend la liaison de Rodney et Betty trop à la légère et Julie en prend ombrage : « Pourquoi ne le dis-tu pas ? Allez, dis-le. Betty n’est pas le genre de fille avec qui on se marie. Elle ferait juste une bonne secrétaire, comme sa mère. »

Leslie assure à Julie qu’elle se trompe, qu’il ne pense pas cela. Leslie s’approche d’elle et ils s’embrassent au moment où Rodney entre. 

Le jeune homme est en état de choc. Il les salue tous les deux. Julie (la mère de Betty Anderson) s’éclipse du bureau, gênée par la situation. 

Avec un trémolo dans la voix, Rodney informe son père qu’il a récupéré le Dr Rossi à la gare et l’a déposé au Colonial Post Inn. Leslie dit à Rodney qu’il ne doit pas se faire de fausses idées sur ce dont il vient d’être témoin. 

Rodney part, redescend les escaliers, et retourne à sa décapotable et à Betty. Perturbé par la scène qu’il vient de vivre, il dit à Betty qu’il va la ramener chez elle, sans lui donner la moindre explication.

De retour dans le bureau du deuxième étage de l’usine, Leslie  et Julie regardent par la fenêtre la voiture de Rodney disparaître dans la nuit. 

Leslie assure à Julie qu’il fera comprendre à Rodney qu’il a sans doute mal interprété les choses. C’est loin de rassurer Julie.


Rodney remonte dans sa voiture et conduit Betty directement à la maison de ses parents, George et Julie Anderson. Betty sent que Rodney a un problème et veut savoir ce qui se passe. Rodney ne lui parle pas du baiser auquel il vient d’assister entre son père et la mère de sa petite amie. 

Betty pense que c’est sa faute et lui demande ce qu’elle a fait de mal. Rodney répond que les choses sont devenues trop sérieuses entre eux, et que ça va trop vite pour lui. Furieuse, Betty sort de la voiture et rentre chez elle. Rodney démarre en trombe et conduit de façon imprudente.

Au détour d’une rue, il manque de renverser Allison Mackenzie qui rentre chez elle après avoir déposé son article au bureau du journal Clarion. 

Il s’excuse et, pour se faire pardonner, l’invite à la ramener chez elle. Après un temps d’hésitation, Allison accepte. Cependant, il reprend sa conduite imprudente, faisant peur à la jeune fille. Il pile devant la maison des Mackenzie en faisant crisser ses pneus. 

Allison lui demande pourquoi il conduit de cette façon. Rodney répond en haussant les épaules : « Sans raison particulière ». Il est manifestement encore très contrarié. Ils discutent un moment. Rodney lui demande pourquoi elle est si timide et effacée, et pourquoi elle n’a pas d’amis au lycée. Elle se défend en répondant qu’elle a des amis. 

ll semble tomber sous son charme et lui demande de sortir avec lui vendredi prochain. Elle promet d’y réfléchir. Rodney l’embrasse. 

Constance, qui regarde par la fenêtre de devant, les observe. Allison sort de la décapotable de Rodney et court à l’intérieur de la maison. 

Dans la maison des Mackenzie, Constance commence à interroger Allison sur sa relation avec Norman et avec Rodney. Constance dit à Allison qu’elle ne veut pas qu’elle soit blessée.  « N’essaie pas de me protéger. Laisse-moi m’occuper de moi. », lui répond la jeune fille. Elle souhaite bonne nuit à sa mère et monte dans sa chambre.


Plus tard dans la soirée, le journaliste Matthew Swain se présente au Dr Rossi sur la place principale de Peyton Place, juste en face du Colonial Post Inn. Il l’informe avoir fait un article sur son arrivée dans la ville et Michael est flatté. 

Matthew lui demande s’il a déjà vécu dans une petite ville et le médecin lui répond que non. Matthew le prévient : « Certains matins, vous allez vous réveiller et vous rendre compte que chacun des visages que vous verrez dans la journée vous sera familier.  Et vous aurez des sentiments bien définis à l’égard de chaque personne et ils auront des sentiments bien définis à votre égard. Ils pourront vous aimer ou vous détester mais ils ne resteront jamais indifférents. »